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Gouvernement bruxellois: David Leisterh démissionne du poste de formateur après 285 jours, deux nouveaux informateurs prennent la relève

David Leisterh (MR) a annoncé ce vendredi en fin d'après-midi qu'il faisait un pas de côté en tant que formateur du gouvernement bruxellois.

"Après plus de 8 mois, force est de constater que malgré toute la force et la patience que j'ai pu y mettre, et ce, jusqu'aux dernières heures avant ce communiqué de presse, les positions des différents partis ne permettent pas la formation d'une majorité. Plusieurs partenaires ont empêché toute exploration raisonnable d'une solution. À ce stade, je fais donc un pas de côté", a-t-il expliqué dans un communiqué.

M. Leisterh avait annoncé il y a deux semaines qu'il entamait une série de consultations de la dernière chance, dans l'espoir de voir émerger une dynamique pour sortir la Région bruxelloise de l'enlisement politique observé depuis les élections de juin dernier. Il s'était dit prêt à tirer "toutes les conclusions qui s'imposent".

"Il y a 5 ans jour pour jour, j'ai été élu président du MR à Bruxelles. Depuis, ma formation politique a gagné les élections et nous sommes redevenus le premier parti à Bruxelles. C'est cette victoire qui m'a conféré le rôle de formateur, un rôle qui ne provient pas d'une désignation royale mais d'une coutume qui a souvent porté ses fruits et qui consiste à obtenir un accord de gouvernement autour d'une majorité claire, des deux côtés du groupe linguistique", a-t-il expliqué.

Indispensable que le PS prenne ses responsabilités

Pour M. Leisterh, "il est indispensable que le deuxième parti au parlement bruxellois, à savoir le PS, auteur d'une exclusive à l'égard du parti du Premier ministre (ndlr: la N-VA) prenne ses responsabilités. Après 8 mois, j'espère que mon pas de côté sera le passage obligé pour faire bouger les choses dans une dynamique positive et constructive. Mon souhait le plus profond ...est que Bruxelles dispose du gouvernement de réformes dont la Région a besoin", a poursuivi M. Leisterh, disant rester "disponible pour ces réformes budgétaires, sécuritaires, socio-économiques tant attendues".

Une conférence de presse était prévue à 17 h, celle-ci a été annulée. David Leisterh s'est toutefois exprimé dans le RTL info 19h.

La réaction du PS bruxellois

Dans la foulée, la Fédération bruxelloise du PS a réagi quant à cette annonce. Ils indiquent avoir "pris acte" de la démission de David Leisterh. "Des contacts bilatéraux pris ces derniers jours, et constatant la polarisation extrême mise en scène à son encontre, le PS bruxellois est arrivé à la conclusion que seule une initiative menée par des partis qui recueillent la confiance de tous est de nature à apporter une réponse à la crise actuelle.", explique le PS bruxellois par voie de communiqué. 

Ils ajoutent : "Dans ce cadre, le PS bruxellois contribuera dans un esprit sérieux et constructif à toute initiative prise dans le but de parvenir rapidement à la constitution d’un Gouvernement régional s’appuyant sur une majorité parlementaire stable."

Deux nouveaux informateurs

Le chef de file des Engagés bruxellois Christophe De Beukelaer et la formatrice néerlandophone Elke Van den Brandt (Groen) ont annoncé vendredi soir qu'ils mèneraient une mission d'information dans les prochains jours dans le contexte de la crise persistante en Région bruxelloise.

Cette annonce est intervenue à la suite du pas de côté effectué par David Leisterh en tant que formateur bruxellois francophone et "le refus du Parti Socialiste de prendre l'initiative en tant que deuxième parti francophone".

Tout commençait pourtant si bien

Dès le lendemain des élections régionales de mai 2024, le MR et les Engagés ont rapidement formé une alliance. Leur objectif était de rallier le PS afin de constituer une majorité francophone. Le 1er août dernier, le PS a accepté d’entrer en négociations.

En parallèle, du côté flamand, Elke Vandenbrandt, du parti Groen, était chargée de former une majorité. Après plusieurs mois de discussions, elle a finalement annoncé, fin novembre, avoir trouvé un accord avec quatre partis : Groen, Vooruit, le VLD et la NVA.

Le blocage du PS

La présence de la NVA dans la majorité flamande a toutefois fait capoter les négociations francophones. Le PS, qui juge le parti nationaliste flamand anti-francophone, a claqué la porte des négociations le 1er décembre dernier.

Depuis lors, plusieurs tentatives de déblocage ont été entreprises, notamment en remplaçant la NVA par le CD&V. Mais aucun scénario n’a abouti. Il y a quinze jours, David Leisterh indique qu’il se donne encore 2 semaines pour tout tenter. Echec et mat. Ce soir, Bruxelles et ses 1,2 millions d’habitants sont dans en pleine crise politique.

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