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Une récente étude s'intéresse aux impacts de l'intensification du télétravail, abordant des aspects aussi divers que le bien-être des habitants, l'économie locale, l'immobilier, la mobilité, et même les finances publiques. Découvrez-en quoi le télétravail influence la vie des Bruxellois.
La pandémie de Covid-19 a accéléré de manière sans précédent le développement du télétravail, une mesure initialement conçue pour limiter les contacts sociaux et freiner la propagation du virus.
Rapidement, ce mode de travail s'est enraciné dans la vie professionnelle de nombreux Belges, s'étendant à des postes et secteurs qui n'étaient pas auparavant concernés.
Plusieurs chercheurs en géographie, en économie et en psychologie de l'Université libre de Bruxelles (ULB) ont analysé les effets potentiels du télétravail à Bruxelles en matière de bien-être, d’économie et d’emploi, d’immobilier, de mobilité ainsi que de finances publiques. Ils ont publié le résultat de ces recherches dans la revue scientifique Brussels Studies.
En 2020, environ 51 % des travailleurs à Bruxelles pratiquaient le télétravail, un chiffre qui s'est maintenu à 52 % en 2021.
Bien que ce taux ait légèrement baissé à 43 % en 2022, le télétravail reste une composante importante du paysage professionnel bruxellois, et le Bureau fédéral du Plan prévoit qu'à l'horizon 2040, près de 40 % des salariés belges travailleront régulièrement à distance.
Impacts sur l'économie et l'emploi
La généralisation du télétravail pourrait avoir des répercussions importantes sur l'économie bruxelloise, particulièrement dans un contexte dans lequel la ville est majoritairement tournée vers le secteur tertiaire.
La raréfaction des interactions physiques entre travailleurs, clients, et fournisseurs pourrait compliquer la gestion des relations professionnelles et affaiblir la cohésion d'équipe.
Les secteurs de l'HoReCa et du commerce, en particulier dans les endroits comme le quartier nord ou le quartier européen, risquent de souffrir de la réduction du nombre de travailleurs présents physiquement.
Effets sur l'immobilier et la mobilité
L'essor du télétravail modifie également les dynamiques du marché immobilier à Bruxelles. La diminution de la demande en bureaux pourrait entraîner une augmentation des espaces vacants et une baisse des loyers, avec la possibilité de transformer certains de ces espaces en logements ou autres types d'espaces.
En matière de mobilité, le télétravail réduit les déplacements domicile-travail, ce qui pourrait entraîner des changements dans l'offre de transport public et dans la gestion des flux de personnes au sein de la ville.
Bien-être et inégalités
Sur le plan individuel, le télétravail a un impact significatif sur le bien-être des employés. Certains y voient une opportunité d'améliorer leur qualité de vie en réduisant les temps de trajet et en améliorant l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
D'autres sont confrontés à des risques d'isolement social et à des difficultés pour séparer la vie professionnelle de la vie personnelle.
De plus, le télétravail pourrait exacerber certaines inégalités, en particulier entre les travailleurs qualifiés qui peuvent facilement adopter ce mode de travail et ceux moins qualifiés qui en sont exclus.
Conséquences pour les finances publiques
Enfin, la généralisation du télétravail influence les finances publiques de Bruxelles, notamment à travers les impacts sur les recettes fiscales liées à l'immobilier et à la mobilité.
La transformation des habitudes de travail pourrait nécessiter une adaptation des politiques publiques pour en gérer les conséquences. Le télétravail, bien qu'il offre de nouvelles opportunités, impose également de nombreux défis à Bruxelles.
Il modifie les dynamiques économiques, sociales et spatiales de la ville, et il est crucial que les autorités publiques anticipent et répondent à ces évolutions pour en minimiser les impacts négatifs et maximiser les bénéfices pour tous les Bruxellois.