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Ce lundi, journée de grève nationale, certains Belges voudront y participer, d'autres voudront travailler. Dans les deux cas, quels sont les droits et les obligations de chacun ?
Ce lundi, l'ensemble du pays sera touché par une grève générale. Les syndicats socialiste et chrétien appellent les travailleurs à arrêter le travail durant 24h afin de protester contre les projets du gouvernement fédéral.
Si vous êtes mécontent de certaines conditions sur votre lieu de travail, vous pouvez manifester, c'est un droit reconnu en Belgique. Tous les travailleurs peuvent le faire, même s'ils ne sont pas syndiqués.
Mais, dans certains secteurs, il faut parfois assurer un service minimum pour protéger l'intérêt public. C'est le cas, par exemple, dans le secteur des soins de santé ou encore la police. "Le transport ferroviaire par exemple, il faut déclarer. Il faut qu'il y ait un préavis qui soit déposé plusieurs jours à l'avance et chaque travailleur qui désire faire grève doit le notifier individuellement trois jours à l'avance. Dans la police par exemple, il y a un service minimum pour assurer la sécurité des citoyens", indique François-Xavier Lievens, juriste et chercheur en droit du travail à l'UCLouvain.
Pour faire grève, il faut respecter certaines procédures : toutes les possibilités de conciliation doivent par exemple être épuisées. Laura Couchard, conseillère juridique chez Acerta, le rappelle : "Il est obligatoire de prévenir son employeur de la volonté de faire grève parce qu'en fait, il va s'agir d'une absence du travailleur et donc c'est dans ce cadre-là qu'il faut prévenir l'employeur et après, il est intéressant aussi de faire des démarches auprès de son syndicat".
Les grévistes ne sont pas rémunérés. S'ils sont affiliés à un syndicat, ils ont droit à une indemnité journalière. Mais la grève doit être autorisée par leur organisation.
Impossible d'aller travailler à cause de la grève?
Pour les salariés non-grévistes, tout dépend des circonstances. "Si on est empêché d'aller au travail parce qu'il y a, par exemple, un piquet devant l'entreprise, alors effectivement, on n'est pas gréviste, mais on n'est pas rémunéré non plus parce qu'on ne peut pas travailler", précise François-Xavier Lievens.
"Évidemment, il peut y avoir un problème par exemple avec les trains ou avec le trafic sur la route et on est en retard. Il faut savoir que, puisqu'ici, c'est prévu, c'est une grève qui est prévue, l'absence ne sera pas payée par l'employeur", complète Laura Couchard.
Le salarié non-gréviste doit donc prendre ses dispositions en demandant à son employeur d'adapter son horaire ou bien privilégier le télétravail si c'est possible.