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Cinq mois après les élections, 68 % des Belges jugent inacceptable la lenteur de la formation d’un gouvernement fédéral. Entre préférences pour la coalition Arizona et réticences à voir Bart De Wever comme Premier ministre, les négociations restent dans l’impasse.
Selon le Grand Baromètre Ipsos pour RTL Info, Le Soir, Het Laatste Nieuws et VTM, la patience des Belges est à bout. Une nette majorité (68 %) estime que les partis politiques prennent trop de temps pour former un gouvernement.
Les Wallons se montrent les plus critiques (72 %), suivis des Flamands (66 %) et des Bruxellois (62 %), ces derniers étant déjà habitués à des délais prolongés pour leur propre gouvernement régional.
La coalition Arizona : une préférence nationale
Les résultats des élections du 9 juin avaient laissé entrevoir une majorité possible avec la coalition Arizona, regroupant la N-VA, le CD&V, Vooruit, le MR et Les Engagés. Malgré cela, les discussions s’enlisent.
Pourtant, l’Arizona semble être la solution privilégiée par les citoyens. Une enquête menée en Flandre montre que 58 % des Flamands préfèrent cette option, quitte à retourner aux urnes si elle n’aboutit pas.
En alternative, la coalition Lagon, incluant l’Open VLD à la place de Vooruit, est perçue comme fragile, avec un risque accru de blocages parlementaires en raison de sa majorité très étroite.
Un nœud MR-Vooruit sur les questions sociales
Le principal frein aux négociations se situe entre le MR et Vooruit. Conner Rousseau, président de Vooruit, plaide pour des mesures sociales fortes, comme le maintien de l’indexation des salaires et une fiscalité plus équitable entre les classes sociales. Ses positions sont soutenues par 50 % des Belges, et même 58 % des Bruxellois.
En face, Georges-Louis Bouchez, à la tête du MR, campe sur des positions plus conservatrices, notamment sur la fiscalité. Une majorité de sondés (52 %) estiment néanmoins qu’il devrait faire davantage de concessions pour maintenir Vooruit dans la coalition Arizona.
Bart De Wever, entre formateur et Premier ministre
Bart De Wever, président de la N-VA, continue son rôle de formateur malgré des divergences persistantes. Si 53 % des Belges pensent qu’il s’efforce de concilier les points de vue, les perceptions varient selon les régions : 60 % des Flamands le soutiennent, contre seulement 45 % des Bruxellois et 41 % des Wallons.
Quant à la possibilité qu’il devienne Premier ministre, elle divise. En Flandre, 56 % approuvent cette idée, mais en Wallonie (48 % contre) et à Bruxelles (46 % contre), les réticences persistent. Ces chiffres montrent toutefois une légère baisse de l’opposition par rapport à septembre, suggérant une évolution des opinions.
Pour contourner les blocages, Bart De Wever envisage de recourir aux pouvoirs spéciaux, qui permettraient au gouvernement de gouverner via une loi d’habilitation du Parlement. Une majorité des sondés (49 %) rejette cette idée, notamment à Bruxelles et en Flandre.
En ce jour où Bart De Wever doit faire rapport au Palais, le constat est clair : les Belges veulent un gouvernement rapidement, avec une nette préférence pour la coalition Arizona. Cependant, les divergences sur les priorités sociales et les figures politiques clés, comme Bart De Wever, continuent d’alimenter le débat.