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Quelle personnalité politique vous représente le mieux ? Laquelle souhaiteriez vous voir endosser un rôle politique important ces prochains mois ? Voilà deux questions posées aux Belges dans le cadre du "Grand Baromètre RTL info/Ipsos/Le Soir/VTM et HLN".
Dans l'émission la "La Loupe", Martin Buxant, référent politique et économie de RTL info, et Bernard Demonty, chef du pôle Pouvoirs au quotidien Le Soir, analysent les résultats du "Grand Baromètre RTL info/Ipsos/Le Soir/VTM et HLN."
Les Wallons adorent le boy-scout namurois
En politique, Maxime Prévot est le chouchou du moment en Wallonie, il est 3ème en termes de popularité. Il gagne aussi 4 points de popularité à Bruxelles. Et il fait même une entrée remarquée en Flandre. "Il cartonne partout", affirme Martin Buxant. "Sa mission de médiateur royal l'a aidé. Et en Wallonie, c'est le boss derrière les indétrônables Sophie Wilmès et Alexander De Croo."
Comment l'expliquer? "Les Wallons adorent le boy-scout namurois rassurant mais ferme quand il le faut", indique Martin Buxant. "Quelque part, c'est l'anti-Georges-Louis Bouchez. Il est aussi calme et posé."
Du côté des Engagés, Yves Coppieters fait directement son entrée à la dixième place. "Pas pour son rôle de ministre mais car il est l'ex-virologue", précise Martin Buxant.
Et derrière? "C'est un peu le désert chez les Engagés", dit Martin Buxant. "Il y a un gros boulot à faire pour les autres personnalités."
"La prime au Premier ministre"
Comment expliquer qu'Alexander De Croo est toujours deuxième alors que finalement son parti a perdu les élections? "C'est toujours la prime au Premier ministre ou aux anciens Premiers ministres qui restent toujours très hauts chez les francophones", explique Martin Buxant. "On a eu le cas de Guy Verhofstadt dans le passé qui, des années plus tard, est resté au top des intentions de vote et de la popularité."
Toujours en tête au niveau de la popularité en Wallonie et à Bruxelles, Sophie Wilmès bénéficie du même bonus. "Elle garde le capital de popularité, mais en plus, elle a quitté la scène politique belge", dit Bernard Demonty. "Donc il y a une sorte de conservatisme ou en tout cas une sorte de fidélité envers Sophie Wilmès qui avait marqué les esprits pendant la crise du Covid. Elle semble avoir une éternité dans notre baromètre."
Elle est pourtant vice-présidente du Parlement européen et donc elle ne va pas revenir en politique belge. "C'est un peu tout le paradoxe de la situation", explique Bernard Demonty. "Il y a un appel de la population puis, d'un autre côté, il y a une sorte de discrétion de Sophie Wilmès qui ne s'explique pas complètement. Même si elle a toujours dit qu'elle ne voulait pas revenir au niveau fédéral."
Et Julie Taton?
Julien Taton a occupé le champ médiatique, notamment parce qu'elle ne pourra pas participer aux communales à Mons. Est-ce que ça lui a servi? Apparemment oui car elle entre en 9ème position de notre classement au niveau de la Wallonie. "Malgré le fait que le président du MR tente de mettre sur sa liste une personne qui n'habite pas la commune, la population ne lui en tient pas rigueur."
Mais quand on demande aux sondés s'ils ont envie de la voir avoir des responsabilités, Julie Taton descend à la 16ème place.
Georges-Louis Bouchez commence à monter quand on pose cette question. Il est sur le podium à Bruxelles et 4ème en Wallonie. "Il a gagné les élections et les sondés aiment les vainqueurs", analyse Bernard Demonty. "C'est surtout ça qui le pousse."
Adrien Dolimont, ministre-président du gouvernement wallon et donc citoyen wallon numéro 1, n'est pas encore très connu. "On en attend beaucoup plus", dit Bernard Demonty. "Car il était déjà ministre avant."
le PS n'est plus trop à la mode
Chez les socialistes, beaucoup d'espoirs sont placés en Thomas Dermine, catapulté sur le devant de la scène politique par Paul Magnette, le président du PS. C'est un économiste de formation. Le Carolo n'a que 38 ans et il a été membre du gouvernement De Croo. Et pourtant, on dirait que le charme n'opère pas suffisamment. Il sera pourtant tête de liste aux prochaines communales à Charleroi. Il perd pourtant 4 points en Wallonie. C'est la descente la plus colossale. Comment l'expliquer? "Il utilisait ses compétences pour être dans les médias, dans les interviews, très fréquemment", dit Martin Buxant. "Ici, c'est un gouvernement en affaires courantes et donc il n'y a plus rien à vendre et donc il est fatalement moins dans les médias."
"Et puis le PS n'est plus trop à la mode pour l'instant, ce qui rejaillit sur lui", ajoute Bernard Demonty. Paul Magnette perdant également deux points en Wallonie.
Pour les femmes du PS, la situation est meilleure. Ludivine Dedonder et Christie Morreale gagnent en popularité.
La "superstar" Bart De Wever
En Flandre, la "superstar" c'est Bart De Wever. "C'est énorme ce qu'il se passe car on l'avait enterré avant les élections", dit Bernard Demonty. "Il a vaincu le Vlaams Belang et c'est sans doute pour ça aussi qu'il est plébiscité. On aime bien le vainqueur. Il est aussi pressenti pour être Premier ministre."
Mais petite nouveauté, il entre dans le classement côté francophone. +6 places en Wallonie et +3 à Bruxelles. "Il occupe une fonction royale, donc c'est par essence une position de consensus", dit Martin Buxant. "Il fait compromis. Par rapport au Vlaams Belang, il apparaît plus modéré et acceptable pour les francophones."
J'aime bien cet homme-là, mais le voir au pouvoir me fait encore peur
Le président du Vlaams Belang, justement, reste très populaire en Flandre. Tom Van Grieken est 2ème dans le classement des personnalités qui les représentent le mieux mais il perd 5 places quand on demande aux sondés s'ils le veulent au pouvoir. "C'est typiquement le phénomène: 'J'aime bien cet homme-là, mais le voir au pouvoir me fait encore peur'", explique Bernard Demonty.
Quel résultat pour Fouad Ahidar? C'est un ex-socialiste flamand qui cible l'électorat arabo-musulman et c'est l'invité surprise de ces élections. "C'est vraiment le trouble-fête de ces élections à Bruxelles", indique Martin Buxant. "En termes de notoriété, il est très connu car il entre en 6ème place. En revanche, quand on demande aux gens s'ils veulent qu'il exerce des responsabilités, là il est beaucoup plus bas dans le classement."
"On est peut-être en train d'assister à la naissance d'un parti ethnique communautaire à Bruxelles", précise Bernard Demonty. "Ça peut être un phénomène de long terme."
"La Vivaldi, it's over"
L'ancien Premier ministre Alexander De Croo n'obtient pas du tout les mêmes résultats en Flandre qu'en Wallonie. Il a perdu 15 places au niveau de la popularité dans le nord du pays. Il est maintenant 17ème. Une telle chute, c'est du jamais-vu. "L'électeur flamand dit: 'On en a marre de Alexander De Croo'", annonce Bernard Demonty.
Ça ne va pas non plus très bien pour les autres ministres de la Vivaldi comme Frank Vandenbroucke. "La Vivaldi, it's over", conclut Bernard Demonty.