Cyril Hanouna met fin à "Touche pas à mon poste" plus tôt que prévu: que cache cette décision?

L’émission "Touche pas à mon poste" (TPMP) a vécu mercredi sa dernière diffusion, mettant un terme à une aventure de 15 ans marquée par un fort succès d’audience, des controverses à répétition et un changement de plateforme inattendu. Depuis début mars, le programme était diffusé uniquement en ligne, après l’arrêt contraint de C8, la chaîne qui l’abritait, à la suite d'une décision de l'Arcom.

Initialement prévue jusqu’à fin avril, cette diffusion sur internet via Zoubida TV (Dailymotion, YouTube, myCANAL, Molotov et box opérateurs) a finalement pris fin plus tôt que prévu, sur décision de Cyril Hanouna, qui a profité de cette dernière pour évoquer la suite : "Ça va être énorme. On va faire plein de belles choses ensemble, ce n’est que le début", a-t-il lancé, sans regret apparent.

Une transition stratégique vers le groupe M6

Dès la rentrée de septembre, Cyril Hanouna rejoindra le groupe M6, avec un contrat portant sur un talk-show en avant-soirée sur W9, ainsi qu’une émission quotidienne sur Fun Radio l’après-midi. Le groupe insiste : ces nouveaux formats seront strictement centrés sur le divertissement, loin des débats politiques qui ont progressivement pris de la place dans TPMP.

Le président de M6, David Larramendy, s’est montré confiant ce jeudi lors du forum Séries Mania à Lille : "Cyril Hanouna est un talent comme il n'en existe quasiment plus en télé", a-t-il affirmé. "Après, effectivement, il y a eu des dérapages, des choses pour lesquelles nous sommes en désaccord total. On le lui a dit", a-t-il poursuivi. Il précise toutefois que l'animateur s’engage à adopter un positionnement conforme aux attentes du groupe, qui "ne fait pas de politique".

Un personnage clivant, entre ambitions et polémiques

Cyril Hanouna, âgé de 50 ans, a reconnu mercredi que certaines de ses réactions avaient pu être excessives : "C’est vrai que parfois mes réponses sont disproportionnées", a-t-il admis, en se décrivant comme un "charrieur" qui a "pu blesser des gens". Ces écarts ont notamment valu à C8 un total de 7,6 millions d’euros d’amende de la part de l’Arcom.

Malgré cela, il ne semble pas prêt à renoncer à son implication dans le débat public. Mercredi sur Europe 1, il a réaffirmé : "Des émissions politiques, bien sûr on va en faire. On va en faire pour 2027". Il n’écarte pas non plus une éventuelle candidature présidentielle, bien que le sujet ait été éludé lors de la dernière de TPMP.

Un discours qui semble déjà bousculer les équilibres internes du groupe M6. L’animatrice Karine Le Marchand s’était opposée à son arrivée avant de faire marche arrière, tout en restant "vigilante". Lundi, Cyril Hanouna a démenti l’existence d’une clause permettant au groupe ou à lui-même d’annuler l’accord.

Un pari à double tranchant pour M6

L’enjeu pour M6 est clair : séduire un public plus jeune et capter une audience fidèle et mobilisée autour de Cyril Hanouna, tout en maîtrisant les risques liés à son image. Le groupe espère retrouver, dans une version apaisée, la force de frappe de TPMP, qui rassemblait encore jusqu’à deux millions de téléspectateurs avant son arrêt. Mais face à la concurrence de "Quotidien" sur TMC et de "C à vous" sur France 5, le pari reste ambitieux.