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En juillet 2011, Priscilla Dray a été admise au CHU de Bordeaux pour une interruption volontaire de grossesse (IVG). Ce qui devait être une intervention médicale classique a tourné pourtant au drame.
Ce lundi, l’hôpital de Bordeaux ainsi que deux médecins sont appelés à comparaître devant le tribunal correctionnel.
Une opération initialement sans complication
Priscilla Dray est déjà mère de trois enfants lorsqu'elle tombe de nouveau enceinte. La trentenaire décide donc de recourir à une IVG. L’intervention se déroule normalement le 22 juillet: un curetage est pratiqué, suivi de la pose d’un stérilet.
La patiente quitte l’hôpital pour retrouver sa famille au Cap-Ferret. Dès le lendemain, Priscilla est accablée d'une forte fièvre, qui avoisine les 40°C.
Elle se rend aux urgences où un diagnostic est posé: elle souffre d'une infection de l’endomètre, infection fréquente après un accouchement ou une intervention utérine. Les endométrites sont habituellement bénignes, si prises en charge rapidement.
Un traitement contesté
Selon Priscilla Dray, le médecin consulté ce jour-là par téléphone ne lui prescrit aucun antibiotique. Son état s’est ensuite rapidement aggravé.
Le 24 juillet, une généraliste du Cap-Ferret l’oriente de nouveau vers les urgences de la maternité du CHU par crainte d’une septicémie. Un courrier expliquant son état accompagne la patiente, mais ce document ne parviendra jamais aux urgentistes.
Une détérioration fulgurante
L'état de Priscilla Dray empire. Elle est transférée au service des urgences dans un état de détresse respiratoire. Au cours de la nuit, son pronostic vital est engagé.
La nécrose progresse rapidement et, face à la gravité de la situation, les médecins décident de l’amputer le 25 août des deux jambes, ainsi que de l’avant-bras et de la main gauche.
Des médecins mis en cause
Le tribunal correctionnel de Bordeaux devra établir si l’hôpital a manqué de vigilance et si les médecins ont fait preuve de négligence. L’un des praticiens est accusé de ne pas avoir prescrit d’antibiotiques lors de la consultation téléphonique du 23 juillet. Le second est mis en cause pour avoir tardé à examiner la patiente le lendemain, malgré des analyses sanguines inquiétantes.
Une première condamnation
En janvier 2017, le tribunal administratif de Bordeaux avait déjà condamné le CHU-Pellegrin à verser 300.000 euros à Priscilla Dray.
Ce nouveau procès pourrait permettre de clarifier davantage les responsabilités dans ce drame médical.