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"Une preuve de faiblesse": cet ancien agent du KGB réagit aux menaces nucléaires de Vladimir Poutine

Vladimir Poutine a averti les Occidentaux contre une "menace réelle" de guerre nucléaire en cas d'escalade du conflit en Ukraine, dans son discours annuel à la Nation. Sergueï Jirnov, ancien officier traitant du KGB soviétique, nous a accordé une interview. Il estime qu'il faut prendre ces déclarations au sérieux, même si elles sont, selon lui, un aveu de faiblesse de la part du chef d'État russe.

"Poutine passe son temps à menacer l'occident. Trois jours après avoir attaqué l'Ukraine, il a convoqué le ministre de la Défense et le chef des armées en leur disant de mettre en état d'alerte supérieure les forces nucléaires de Russie. À partir de là, quasiment toutes les semaines, soit c'est Poutine, soit c'est Medvedev (NDLR: vice-président du Conseil de sécurité), soit c'est le ministre de la Défense qui brandit cette arme nucléaire pour menacer l'occident", avance Sergueï Jirnov.

Faut-il avoir peur? Oui et non, selon l'expert. "C'est une menace en quelque sorte préventive. C’est-à-dire que Poutine, en menaçant l'occident par les armes nucléaires rappelle son statut de pays nucléaire et fait passer le message: 'Ne vous mêlez pas de ce conflit, laissez-moi faire avec l'Ukraine et tout ira bien'."

D'un autre côté: "Medvedev est allé beaucoup plus loin. Il a parlé de bombarder Washington, Paris, Londres et toutes les autres capitales nucléaires. Et puisque ce sont des officiels qui le disent, on est obligé de les prendre au sérieux."

L'inconnue, c'est l'état de fonctionnement des armes dont dispose la Russie: "Personne ne le sait et Poutine, le premier, ne le sait pas. Il veut mener un bluff nucléaire."

Selon Sergueï Jirnov, l'escalade dans les déclarations de Vladimir Poutine concernant les forces nucléaires russes est synonyme d'aveu de faiblesse: "À chaque fois, ça prouve une seule chose, c'est que la Russie est faible dans le domaine de la guerre classique. Depuis deux ans, il ne peut pas gagner la guerre classique en Ukraine, et donc, il est constamment obligé, toutes les semaines, d'évoquer les armes nucléaires. C'est plutôt la preuve de sa faiblesse que de sa force."

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