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"Mon amour de la musique implique de la partager et c'est ce qui me motive": à 61 ans, Fatboy Slim continue de faire danser dans les boîtes de nuit et festivals du monde entier.
Connu mondialement dès la fin des années 90 avec les tubes "Praise You" et "Right Here Right Now", le DJ-star a confié à l'AFP "s'amuser plus que jamais" derrière les platines, en marge de sa performance au festival Mecanik Paradize à Toulouse, entouré des géants articulés de la compagnie La Machine.
QUESTION: Vous avez débuté votre carrière en tant que Fatboy Slim en 1996. Est-ce que vous avez déjà mixé entouré de machines mécaniques ?
REPONSE: "En fait, je me sens comme chez moi ici. Je n'ai jamais fait de concert entouré de machines mécaniques mais j'ai joué dans certaines au festival de Glastonbury (en Angleterre). Cette année j'y ai joué dans une libellule, donc j'aime les machines."
Q: Est-ce que vous vous amusez toujours autant qu'au début de votre carrière ?
R: "Je m'amuse plus que jamais en tant que DJ. J'ai un peu perdu l'envie de faire des disques, de produire et de remixer. Mais le métier de DJ est magnifique parce que j'aime la musique et j'aime la partager. Je me suis rendu compte pendant la pandémie, lorsque je n'ai pas pu jouer pendant 14 mois, à quel point ça comptait pour moi."
Q: Vous ne vous voyez pas arrêter ?
R: Si les gens veulent toujours de moi, je pense que je ferais ça jusqu'à la fin de ma vie. J'ai vu pendant la pandémie à quoi ressemble la retraite, et je n'ai pas aimé ça, c'est pas pour moi. Certaines personnes, lorsqu'elles entendent un morceau qu'elles aiment, elles le mettent dans leurs écouteurs et l'écoutent en boucle. Moi mon amour de la musique implique de la partager et c'est ce qui me motive."
Q: Comment la musique électronique et le DJing ont évolué depuis les années 90 ?
R: "La +dance music+ a explosé au cours des vingt dernières années. D'un côté, c'est très bien parce que le monde aime ça. Mais avant, il y avait quelque chose de spécial à aller dans une boîte de nuit pour entendre un DJ jouer des disques qu'on n'avait jamais entendus, qu'on ne pouvait pas entendre à la radio. Il y avait un lien autour de cela, un amour, mais une partie de cet amour a disparu parce que les jeunes ne le comprennent plus vraiment. (En club, ndlr) C'est la musique qui unit, qui rassemble, j'aimerais qu'il ne s'agisse pas autant de tables VIP et de vodka hors de prix."
Q: Est-ce que le public a changé depuis vos premiers concerts ?
R: "C'est étrange mais pas vraiment. Il y aussi des gens qui, comme moi, ont grandi avec cette musique. Mais quand on regarde devant, c'est toujours des jeunes entre 18 et 22 ans, des jeunes adultes qui profitent de leur liberté. C'est toujours le même feuilleton, je les vois tomber amoureux, s'initier à l'alcool..."
Q: Vous avez parlé de la difficulté pour vous de la période du Covid-19. Est-ce que cette retraite forcée a été le moment le plus difficile de votre carrière ?
R: Non, ça a probablement été de devenir sobre. J'avais des problèmes avec l'alcool et j'ai dû m'éloigner de la scène. Ensuite, j'ai dû apprendre à faire mon travail en étant sobre. Je ne l'avais jamais fait sobrement de ma vie et j'ai donc dû réinventer mon approche du DJ. Ça a été difficile, mais ça en valait la peine. 15 ans plus tard, je suis toujours en vie et je m'amuse toujours."
Q: Vous avez sorti un single intitulé "Role Model" cette année. Est-ce que d'autres morceaux sont à venir ?
R: "Aujourd'hui, je suis surtout DJ. J'en ai un nouveau qui va sortir qui s'appelle "Bus Stop Please", mais pour moi, c'est un hobby maintenant. Mon travail, ma vie et ma passion, c'est DJ."