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Les 55 Belges qui ont quitté le Liban dans un avion militaire affrété par les Pays-Bas sont rentrés en Belgique ce vendredi soir vers 23h30. Ils sont arrivés à l'hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek. Un deuxième vol, à nouveau en collaboration avec les Pays-Bas, est organisé ce samedi.
Les 55 Belges étaient attendus vers 22h à Bruxelles, mais l'avion néerlandais qui les rapatriait a connu une heure de retard sur le planning prévu. Sur place, nous avons rencontré plusieurs de ces personnes en provenance du Liban. Hania est Belge, elle vit au Proche-Orient depuis un an et est "hyper rassurée" d'avoir pu rentrer : "Je remercie le gouvernement d'être intervenu aussi rapidement. On a été contactés avant-hier et nous voilà." Notre interlocutrice espère tout de même retourner au Liban dès que possible.
Meriem est émue aux larmes. Cette Belge, qui vit au Liban depuis 15 ans, est "soulagée d'être là, mais triste pour ceux qui ont dû rester. C'est dur". Elle appelle la communauté internationale à intervenir pour calmer la situation dans la région: "Il faut que ça s'arrête, tout est rasé là-bas. Ce n'est pas normal de massacrer des gens comme ça. (...) Chaque fois, on se dit que ça va cesser et non, ça continue de plus belle. On a de la famille là-bas qui n'a pas pu venir."
Fadi est sur place pour venir chercher ses beaux-parents. S'il est content pour eux, lui aussi s'inquiète pour sa famille restée au Liban: "Mes parents sont Libanais, ils n'ont pas la possibilité de venir. Je suis sous le choc."
Fayçal a, quant à lui, pu obtenir des passeports belges pour ses enfants qui l'attendaient : "Ma famille était là-bas, et quand ils m'expliquaient ce qu'il se passait, je n'arrivais pas à dormir. Ce simple bruit d'avion est synonyme de mort pour nous. Ce n'est pas comme ici où nous sommes en sécurité".
"On espère que ça va se calmer le plus tôt possible pour qu'on puisse y retourner, surtout pour les enfants. Pour l'instant, ils sont inscrits au lycée au Liban et ils reprennent lundi, en distanciel", témoigne une autre ressortissante.
La majorité des Belges rapatriés sont rentrés chez eux ou chez des proches. Quatre personnes n'ayant pas de logement en Belgique ont été prises en charge par Le Croix-Rouge.
"Un deuxième vol" prévu
"Dès l'accord du gouvernement, j'ai lancé les démarches pour permettre aux Belges qui le souhaitaient de quitter le Liban rapidement", a souligné la ministre démissionnaire des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, présente à l'hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek pour accueillir les Belges rapatriés ce vendredi.
"Ce sont des Belges qui vivent au Liban depuis longtemps, mais qui restent Belges", a-t-elle ajouté. La ministre a déclaré qu'un "deuxième vol" était prévu ce samedi, en remerciant les autorités néerlandaises pour "l'excellente coopération". Selon les dernières informations, un avion a quitté Eindhoven vers 9h ce matin pour rapatrier des civils. On apprend aux alentours de 15h que ce deuxième avion est bien arrivé à Beyrouth. A son bord, 38 Belges au total pour ce deuxième convoi. L'appareil devrait arriver à Endhovein vers 19h25 selon nos informations.
Quelque 1.800 Belges se trouvent actuellement au Liban. "Actuellement, environ 200 d'entre eux ont indiqué qu'ils souhaitaient quitter le Liban dans un laps de temps plus ou moins rapide", a poursuivi la ministre. Il reste désormais 112 de ces ressortissants sur le sol belge.
"Il n'y a donc pas de demande massive de quitter le pays et nous restons toujours dans la phase 1 de notre plan. En fonction de la demande, nous mobiliserons d'autres moyens pour faire revenir rapidement nos compatriotes en Belgique. (...) Nous restons en contact avec les Belges sur place, qui ont des difficultés à partir, mais qui veulent quitter le pays, et nous les accompagnerons jusqu'à leur retour", a-t-elle enfin assuré.