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À Beloeil, un couple d'octogénaires retrouvé mort à son domicile: leur nièce vivait avec leurs cadavres

Les corps sans vie de deux octogénaires ont été retrouvés mercredi soir au domicile du couple à Basècles, dans l'entité de Belœil, près de Tournai. "La thèse privilégiée est celle de décès naturels dans le contexte du syndrome de Diogène, un trouble du comportement", a indiqué jeudi matin le parquet de Mons.

Des voisins qui s'inquiétaient de ne plus avoir vu le couple depuis longtemps ont prévenu la police locale. "Nous savions que madame avait un état de santé très inquiétant. Elle était alitée depuis plusieurs années. Concernant monsieur, on le voyait plus souvent. Même s’il avait des difficultés dues à son âge, il marchait parfois devant sa maison. Mais depuis quelques semaines, on ne l’apercevait plus. Quant à leur nièce, qui vivait avec eux, son comportement était étrange. Elle se cachait derrière les voitures pour éviter qu’on la voie, ou bien, lorsqu’elle croisait quelqu’un en allant chercher le courrier, elle jetait ce courrier au sol et rentrait précipitamment chez elle. Nous avons même remarqué que plus aucune course n’était faite depuis quelques semaines, comme si tout s’était arrêté", témoigne une voisine à nos confrères du Sudinfo.

Autour du domicile, les riverains évoquent un couple discret. "Cela fait dix ans que nous habitons dans cette rue. À part monsieur qui marchait parfois devant chez lui et leur nièce, nous n’avons vu personne. C’était une famille très discrète, presque recluse, avec peu ou pas de contact avec les voisins."

En début de soirée, les secours ont dû forcer la porte du domicile des seniors, rue des Déportés à Basècles. Les policiers ont alors découvert les corps des deux résidents, une femme de 86 ans et son mari de 82 ans.  

Selon les forces de l'ordre, la mort des victimes remonterait à plusieurs mois. Le dossier a été mis à l'instruction et un juge a été saisi du chef d'homicide. "Toutefois, la piste du décès naturel est privilégiée", a précisé le parquet.  

Selon le ministère public, les décès interviendraient en effet dans un contexte de syndrome de Diogène. Ce trouble est caractérisé par une tendance à accumuler compulsivement toutes sortes d'objets. Ceux-ci finissent par encombrer l'ensemble de l'espace disponible et favorisent l'émergence d'un environnement insalubre.

Le syndrome de Diogène mène ainsi à négliger aussi son hygiène personnelle et conduit à un repli sur soi. L'autopsie des corps est prévue jeudi.

Une nièce suspecte 

Pendant une enquête de voisinage, un riverain évoque des problèmes liés à la nièce du couple, dénommée Patricia: "Je ne l’ai jamais vue ouvrir la porte de cette maison en cinq ans. Le couple ne posait aucun problème, mais la nièce, Patricia, c’était autre chose. Elle criait parfois dans la rue à cause des poubelles déplacées par le vent, ou se disputait avec monsieur. Mis à part cela, ils vivaient reclus."

Il y a environ un an et demi, les voisins avaient déjà alerté les secours au sujet de l’état de santé préoccupant du couple. Toutefois, l’intervention n’avait pas abouti, comme le raconte une habitante: "Les ambulances étaient déjà venues, mais la nièce avait refusé qu’elles entrent dans la maison. Les secours n’ont pas insisté davantage."

Mercredi soir, une situation similaire s’est produite, mais l’issue a cette fois été différente. "Lorsque les secours sont arrivés, la nièce a encore refusé de les laisser entrer. Elle criait et se débattait, mais les forces de l’ordre ont forcé l’entrée. C’est alors qu’ils ont découvert les corps en état de décomposition avancée.'

La nièce, après son refus, a été interpellée. "L’enquête devra déterminer à quel titre elle est impliquée", a précisé Damien Verheyen, porte-parole du parquet de Mons-Tournai. Il a également été confirmé qu’elle vivait avec les corps de sa tante et de son oncle depuis plusieurs mois.

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