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L'identité de l'étudiant violeur dévoilée sur les réseaux: pourrait-il à son tour intenter un procès?

Un étudiant louvaniste, coupable de viol selon la justice, mais dont le casier restera vierge, a vu son identité être dévoilée. De quoi provoquer un autre procès avec l'accusé cette fois dans le rôle de la "victime" ?

Oui, il a violé, mais non, il n'a pas été sanctionné. L'affaire met le feu à la Flandre et désormais à la Belgique entière depuis quelques jours : à Louvain, un étudiant en gynécologie de 24 ans a été reconnu coupable du viol d'une jeune étudiante en état d'ébriété. Elle était, reconnaît la justice, incapable de donner un consentement éclairé. Des faits, qui auraient normalement dû valoir à l'intéressé une peine allant de six mois à dix ans de prison, mais voilà que l'étudiant s'en sort sans rien : ni sanction ni même une mention dans son casier judiciaire.

Pour motiver la suspension du prononcé, le tribunal explique notamment qu'il s'agit "d'un jeune homme talentueux et engagé, apprécié tant dans le privé que sur le plan professionnel" et qu'une sanction aurait donc pu entacher sa carrière.

De quoi faire bondir plus de 1.000 personnes qui se sont rassemblées ce jeudi dans les rues de Louvain pour dénoncer une justice de classe. Plus tard, le nom de l'étudiant a été dévoilé sur les réseaux sociaux, notamment par le célèbre Youtubeur, Acid. Seulement, que risquent les personnes qui donnent ces informations ? 

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Selon maître Chomé, avocat pénaliste, cela pourrait tout simplement donner lieu à un autre procès. En effet, dans ce cas, on ne peut pas évoquer la calomnie ou la diffamation, puisque ce ne sont pas des mensonges, mais l'étudiant pourrait porter plainte pour harcèlement au nom de l'environnement hostile qui a été créé par ces messages sur les réseaux.

Le harcèlement est passible d'une peine d'emprisonnement de 15 jours à 2 ans et d'une amende de 50 à 300 euros. Plus largement, bien au-delà de ce cas, à propos d'autres harcèlements sur les réseaux moins polémiques que le dossier de cet étudiant, Maître Chomé considère que ce genre d'affaire pourrait être une raison de solliciter une intervention du législateur afin de lutter contre la possibilité de rendre infréquentable quelqu'un.

Il s'agirait d'en faire une infraction autonome pour éviter de détruire une personne. Le législateur l'a déjà fait pour le "revenge porn", en faisant une infraction spécifique.

Retrouvez "Vous êtes dans le journal", du lundi au vendredi de 18h à 19h sur bel RTL avec Peggy Simono et Thibaut Roland. 

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