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Le gouvernement fédéral veut s'attaquer aux chômeurs de longue durée. 100 000 personnes sont concernées et risquent alors de se retourner vers les CPAS, qui recevraient des primes... en fonction du nombre de bénéficiaires qu'ils remettent au travail. Ce projet ne fait pas l'unanimité.
Parmi les 100.000 chômeurs de longue durée qui pourraient perdre leurs allocations, près d'un tiers se dirigeront vers les CPAS, estiment les autorités. Que faire pour gérer cette masse de demandes ?
"On a prévu une enveloppe de 400 millions d'euros pour aider les CPAS, que ce soit en moyens tant financiers que personnels", explique David Clarinval, ministre de l'emploi. Et cette aide sera calculée sur base du nombre de plans d'insertion socioprofessionnels conclus par chaque CPAS. "C'est une carotte pour dire aux CPAS : prenez votre responsabilité, soyez conscients que la conclusion d'un plan d'insertion, c'est bon pour les travailleurs qui arrivent, c'est bon pour votre budget et donc soyez proactifs", ajoute-t-il.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce projet ne ravit pas les autorités communales de Seraing. Ici, les agents pourraient traiter jusqu'à... un millier de dossiers supplémentaires, avec des moyens toujours plus limités. "Mes agents qui gèrent aujourd'hui 200 personnes de remise à l'emploi vont devoir en gérer demain 380. Vous imaginez la charge de travail pour les agents du CPAS ? Et si par miracle, avec zéro euro supplémentaire, j'arrive à les remettre à l'emploi, peut-être que j'aurai une dringuelle du fédéral. C'est franchement se moquer des communes", réagit Déborah Géradon, la bourgmestre.
Cette mesure ne nous donne pas de moyens pour mieux réaliser notre mission
Au CPAS de Liège, Jean-Paul Bonjean, le Président, dénonce une mesure inefficace qui mettrait une pression supplémentaire sur les équipes : "Cette mesure ne nous donne pas de moyens pour mieux réaliser notre mission. Par contre, elle nous impose une obligation de résultat. Là où le Forem a échoué, je ne vois pas pourquoi le CPAS serait mieux outillé pour parvenir à remplir cette mission".
À Liège, le nombre de remises à l'emploi a doublé ces cinq dernières années. Le CPAS craint de ne pas pouvoir poursuivre sur cette lancée, avec la suppression annoncée de certaines aides, au niveau fédéral et régional.