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L'accident mortel à Washington soulève beaucoup de questions en termes de sécurité, y compris chez nous. Comment fait-on pour gérer le trafic aérien et limiter les risques quand des appareils civils et militaires sont amenés à se croiser ?
Assurer la sécurité du trafic aérien, c'est l'une des missions de l'entreprise skeyes. En Belgique, elle accompagne 3 000 vols par jour, des décollages, des atterrissages et des avions qui survolent le pays d'un bout à l'autre.
Depuis la tour de contrôle, les contrôleurs aériens scrutent le moindre mouvement, y compris les vols militaires. "Qu'il s'agisse d'un avion, d'un hélicoptère, peu importe le type d'appareil, dès que cet appareil se trouve en espace contrôlé, skeyes assure la sécurité et donne des instructions nécessaires aux pilotes, par exemple, une distance minimale entre deux appareils pour que la sécurité soit assurée à tout moment", explique Audrey Dorigo, responsable communication.
Pour éviter les collisions, chaque appareil doit respecter des distances de sécurité bien précises : "Les distances standards pour deux avions qui sont en vol, c'est environ 5,5 kilomètres. Et également en altitude, 1 000 pieds, donc environ 300 mètres à respecter entre deux avions", précise-t-elle.
En général, les entraînements militaires s'effectuent à une centaine de mètres du sol. Lorsqu'un avion de ligne est en phase d'atterrissage, il est toujours prioritaire. En cas d'urgence, les contrôleurs envisagent toutes les possibilités. "Il y a un contact avec le pilote de l'hélicoptère, mais si, pour une raison ou une autre, ça ne fonctionne pas, il y a également des procédures qui sont prévues avec les pilotes de l'avion concerné qui sera en phase d'approche. C'est également prévu".
Ça peut cacher effectivement l'avion qui arrive dans l'angle mort
Malgré cette surveillance 24 heures sur 24, le risque zéro n'existe pas. François pilote un hélicoptère depuis 33 ans. Une fois la nuit tombée, les angles morts de l'appareil deviennent de véritables ennemis : "Pour l'hélicoptère, si l'avion est plus haut, comme dans cet habitacle-ci, à cause du plafond et des systèmes qu'on a pour un petit peu nous protéger du soleil pendant la journée, ça peut cacher effectivement l'avion qui arrive dans l'angle mort au-dessus", nous montre-t-il.
Selon François, les espaces aériens belges et américains sont très différents. Le trafic est moins dense chez nous et certaines réglementations sont plus strictes. "Les règles pour le vol de nuit sont plus restrictives que les règles pour le vol de jour. Traverser des axes de piste d'un grand aéroport comme par exemple Bruxelles ne se ferait pas comme ça s'est passé à Washington. On passe beaucoup plus près de l'aéroport, de telle sorte qu'on ne coupe pas un avion à l'atterrissage ou au décollage."
Une gestion différente de l'espace aérien, mais un constat similaire : à l'échelle mondiale, l'avion reste le moyen de transport le plus sûr.