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Pendant des dizaines d’années, la villa quatre façades a constitué un modèle à suivre. Aujourd’hui, l’impact sur l’environnement et le coût obligent les Wallons à repenser leur manière d’occuper le territoire.
En 15 ans, la construction de nouvelles maisons quatre façades a été divisée par deux, passant de la création de plus de 5 000 logements quatre façades par an sur la période 2000-2010 à environ 2 000 par an ces dernières années.
C'est à partir des années 1930 que le modèle de la villa quatre façades s'est imposé. Dans les années 1970, la croissance des ménages avec enfants a entraîné un besoin accru en logements de grande taille, d'où le succès de ces habitations. De plus, la mobilité en voiture a permis aux ménages de quitter les villes pour s’installer dans les périphéries et dans un cadre plus vert.
Aujourd'hui, il y a aussi davantage de familles monoparentales qui ne peuvent se permettre une villa quatre façades. La preuve en est avec ce chiffre : au cours des dix dernières années, le prix médian d’achat d’une maison de ce type est passé de 200 000 euros (en 2011) à 290 000 euros (en 2023), sans compter les frais associés.
Alors que la construction de villas a diminué ces dernières années, les autorités encouragent la rénovation de ces maisons, comme l'explique Christophe Hendrix, agent immobilier : "Aujourd'hui, il est très difficile de construire une villa quatre façades, parce que les politiques veulent densifier l'habitat. (...) Donc on rénove les maisons quatre façades et on profite alors d'un marché existant. Il y aura toujours des clients pour la villa quatre façades".
À côté de ces rénovations, il existe aussi une autre alternative : celle de transformer ces villas pour en faire des habitats groupés. "Une des propositions était de réaliser des maisons 'Kangourou', des maisons intergénérationnelles qui peuvent être partagées par d'autres personnes utilisant, par exemple, les étages", explique Audrey Contesse, directrice de l’Institut culturel d’architecture Wallonie-Bruxelles.