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"Oui, je suis un malade mental": Nicolas Demorand brise le silence sur sa bipolarité

Le journaliste et animateur de France Inter brise le silence sur sa maladie mentale dans un témoignage fort et personnel, accompagné de la sortie d’un livre.

"Je suis un malade mental" : c’est avec ces mots puissants que Nicolas Demorand, voix emblématique de la matinale de France Inter, a choisi de lever le voile sur sa bipolarité. À 53 ans, le journaliste a pris la parole ce mercredi matin à l’antenne, dévoilant un combat intime qu’il mène depuis des décennies.

"Comme des centaines de milliers de Français, je suis bipolaire. Bipolaire de type 2. J'alterne des phases d'euphorie et des périodes de dépression, mais je suis soigné", a-t-il expliqué en introduction de la matinale qu’il présente chaque jour. Un aveu rare dans les médias français, encore plus pour une personnalité aussi exposée. "Oui, je suis un malade mental : c'est cru, c'est violent à dire et sûrement à entendre, mais je ne veux plus le cacher ni ME cacher", a-t-il ajouté.

Je ne veux plus le cacher, ni me cacher

Dans un discours chargé d’émotion, Nicolas Demorand a exprimé le poids du silence qu’il a longtemps porté : "Si je me suis tu si longtemps, c’est parce que la maladie mentale fait peur. Parce qu’elle reste une maladie honteuse. Et oui, j’avais honte", a-t-il confié.

Aujourd’hui, il a décidé d’en faire un combat, "pour tous ceux, des milliers, des centaines de milliers, des millions peut-être, qui souffrent en silence alors qu’il est possible de vivre et de travailler avec une maladie mentale".

Un témoignage prolongé dans un livre

Ce témoignage poignant accompagne la sortie de son livre "Intérieur nuit", publié ce jeudi aux éditions Les Arènes. Dans cet ouvrage, Nicolas Demorand raconte comment il vit avec cette maladie depuis trente ans, bien qu’il n’ait été diagnostiqué que huit ans plus tôt.

Longtemps appelée "maladie maniaco-dépressive", la bipolarité se caractérise par des alternances de phases dépressives et de périodes d’excitation intense, ou épisodes maniaques. Cette pathologie, qui diffère de la dépression classique, nécessite des traitements spécifiques. Elle toucherait entre 1% et 2,5% de la population française, une estimation jugée "très certainement largement sous-évaluée" par la Haute Autorité de Santé.

Des témoignages qui font bouger les lignes

Ces dernières années, plusieurs personnalités publiques ont révélé souffrir de troubles bipolaires, parmi lesquelles Kanye West, Mariah Carey, Catherine Zeta-Jones ou encore Benoît Poelvoorde. En France, Sylvain Augier, décédé en 2024, avait aussi livré son expérience dans le livre "Je reviens de loin".

Ces prises de parole sont saluées par les spécialistes en santé mentale. Elles contribuent à briser les tabous, à faire évoluer le regard de la société sur les maladies psychiques et à encourager une meilleure prise en charge des patients. 

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