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L’année dernière, des agents de sécurité de Securail, nous alertaient sur le sentiment d’insécurité trop important de la gare du Nord, à Bruxelles. Troubles à l’ordre public, plaintes pour coups et blessures, ou encore pour vols avec violence… Les faits criminels sont quotidiens. La situation a-t-elle évolué un an après notre reportage?
L’année dernière, on vous montrait ces images : des individus sous influence de stupéfiants, des personnes en sang. Dans la gare du Nord, des agents de sécurité nous racontaient les difficultés de leur quotidien.
"Près de la gare du Nord, on sait que le taux de criminalité est élevé, qu'il y a des viols, des meurtres. En fait, on a une intervention, on nous sort un couteau. Qu'est-ce qu'on peut faire ? On va mourir ? On a des conditions qui sont absurdes", témoignait un employé.
15.000 caméras actives
Aujourd’hui, ces agents de sécurité sont toujours présents en permanence. Des caméras de surveillance sont installées dans chaque recoin. La SNCB estime faire de son mieux. "Nous continuons d'activer notre dispositif, et même de le renforcer. On est maintenant à 15.000 caméras qui sont déployées sur l'ensemble des gares et des trains. Nous avons des patrouilles Sécurail qui patrouillent à des moments et des endroits que l'on sait sensibles. Mais ce qui est très important, c'est qu'on ne peut pas lutter seul contre un phénomène qui est sociétal", affirme Vincent Bayer, porte-parole de la SNCB.
Pour les navetteurs, le sentiment d’insécurité dans la Gare du Nord ne semble pas avoir changé depuis notre reportage de l’année dernière. Certains expliquent n’avoir aucune appréhension, d’autres ressentent une inquiétude quand ils prennent le train tôt le matin, ou tard le soir.
"50 arrestations par semaine"
À l’intérieur de la gare, la police fédérale qui est en charge de la sécurité. Mais les incidents viennent souvent de l’extérieur. À quelques mètres des entrées de la gare du Nord, plusieurs dealers de drogues sont stationnés, suscitant un sentiment d’insécurité. C’est la police de Bruxelles-Nord qui s’en occupe.
Depuis notre dernier reportage, ils ont augmenté la fréquence de leurs patrouilles : 8.000 heures supplémentaires… Avec des résultats. "Quand on regarde les chiffres des six derniers mois de 2024, on a fait plus de 1.500 arrestations, ça correspond environ à 50 arrestations par semaine. C'est vraiment beaucoup, parce qu'une arrestation, c'est aussi de la charge administrative après, et donc ce sont des policiers qui ne sont pas en rue. Notre présence visible a un effet sur le quartier", félicite Audrey Dereymaeker, porte-parole de la zone de Police Bruxelles-Nord.
Grâce à ces efforts, le taux de criminalité autour de la gare du Nord a baissé de 2% en 2024, par rapport à l’année précédente. Mais le sentiment de sécurité globale est encore loin d’être garanti.