Partager:
Depuis plusieurs semaines, les habitants d'Harchies, dans le Hainaut, se plaignent d'odeurs nauséabondes qui seraient causées par l'activité d'une entreprise située dans la commune. Cette dernière se défend en expliquant qu'elle n'en est pas responsable. Un rapport de la police de l'environnement est attendu afin de clarifier la situation.
Pour les habitants d'Harchies, cette situation ne peut plus durer. Depuis plusieurs semaines, ils vivent un véritable calvaire en raison d’émanations nauséabondes. "Une odeur épouvantable dans notre village", écrit Thierry via le bouton orange Alertez-Nous.
Et pour ne rien arranger, plusieurs voitures et habitations se retrouvent régulièrement couvertes de particules, obligeant les habitants à balayer fréquemment. "On ne sait même plus ventiler nos maisons. Les gens qui sortent faire une course doivent balayer le pare-brise de leur voiture tant il y a de particules de bois qui se déposent", ajoute l'alerteur.

Face à cette situation, la colère gronde sur le groupe Facebook 'Harchies mon village'. "C'est honteux", "Il faut que ça bouge", peut-on notamment lire.
Que se passe-t-il ?
"Au départ, je pensais que c’étaient des fermiers qui avaient épandu du lisier sur les champs", explique Thierry. Mais rapidement, l’origine de cette odeur est découverte : selon les habitants, ce serait une société du nom d’Ecotri qui en serait responsable. "Ils ont des monticules de bois qui brûlent à l’air libre, ce qui génère des particules", ajoute l’alerteur.

Afin d’en savoir plus et de mieux comprendre la situation, nous avons contacté le patron de l’entreprise, Pierre Lebbe. Il ne comprend pas cette vague de colère qui vise sa société. "Cela fait deux semaines que ces plaintes s’accumulent, alors que je suis en activité à cet endroit depuis septembre dernier. Du coup, je me pose des questions", explique-t-il.
Un autre élément qu’il déplore est que, jusqu’à présent, personne n’est venu lui en parler directement. "Je n’ai jamais eu quelqu’un devant ma porte, et c’est ça que je trouve très dommage. (...) On raconte que je suis un centre de compostage, mais je fais tout sauf ça. Mon entreprise est spécialisée dans la valorisation du bois".
Ça dépasse le ridicule
Face aux nombreuses plaintes à son égard et aux multiples informations diffusées dans la presse, Pierre Lebbe explique ne plus y prêter attention. "Je n’ai même plus envie d’y répondre, car ça dépasse le ridicule. (...) Je ne brûle rien du tout ! Moi, je prépare du bois pour qu’il soit envoyé dans des installations. Il n’y a même pas un morceau de bois qui brûle chez moi. Je ne comprends pas d’où ils tiennent cette information".
Quant aux particules en suspension et retrouvées sur certaines voitures, il reconnaît que récemment, il y a effectivement eu du vent, ce qui aurait pu transporter de la poussière de bois vers le voisinage.
Afin de tirer cette affaire au clair, la police de l’Environnement a été mandatée et rédige actuellement un rapport. "J’attends le retour de la police de l’environnement. (...) C’est elle qui dira s’il y a des choses qui ne sont pas correctes avec mon activité".
Une problématique prise au sérieux
Face à l’ampleur de cette affaire dans la commune, nous avons contacté Didier Delpomdor, échevin de l’environnement de Bernissart (dont Harchies fait partie). Il assure prendre cette situation très au sérieux : "On veut être là pour nos citoyens".
Outre les fortes odeurs, un autre élément l’interpelle. "Ce qui m’inquiète aussi, c’est la santé des habitants. Une dizaine de personnes sont venues me voir en se plaignant de saignements de nez. Qu’est-ce qu’ils respirent ? Je ne suis pas de la police de l’environnement, mais le collège communal l’a interpellée il y a déjà trois ou quatre semaines à ce sujet".
Nous ne pouvons pas affirmer qu’Ecotri est responsable
Pour l’instant, il ne se prononce pas sur l’origine exacte des odeurs et des problèmes de santé. "Ce qu’il me faut, c’est une réalité de ce qui se passe sur le terrain, sans affirmer avec certitude que l’odeur vient de là (la société Ecotri, NDLR)."
Comme Pierre Lebbe, l’échevin attend le rapport de la police de l’environnement pour identifier la cause exacte de ces désagréments. "À l’heure actuelle, avec les éléments dont nous disposons, nous ne pouvons pas affirmer que l’entreprise Ecotri est responsable".
Le rapport est attendu dans les prochains jours. Une fois publié, il devrait permettre d’éclaircir cette situation.