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À Brûly-de-Pesche, en province de Namur, se trouve un bunker construit par les Allemands en 1940 pour abriter Adolf Hitler. Un endroit hors du commun que nous vous proposons de découvrir dans notre série "vacances et découvertes".
Camouflé au cœur de la forêt ardennaise, un énorme bloc de béton chargé d'histoire. Il devait préserver la vie du Führer, le rendre invulnérable en attendant que la France capitule. L'abri maudit porte toujours les cicatrices d'un passé douloureux. Nous l'avons visité pour comprendre pourquoi Adolf Hitler vint s'installer ici durant ces quelques jours de mai 1940.
"Ce bunker fait 600 tonnes de béton plein et permet de venir s'abriter en cas d'attaque aérienne", présente Daphné Haulin, guide à Brûly-de-Pesche. À l'intérieur, quatre murs nus, rien de plus. Et pourtant, la construction de la forteresse a mobilisé de grands moyens techniques et humains. "Ça a pris une semaine pour construire l'ensemble du quartier général et on a à peu près entre 200 et 300 hommes qui travaillent non-stop jour et nuit pour la construction, raconte Daphné Haulin. Lui est enfermé à ce moment-là ici dans ce bunker, mais autour, il y a les forces armées terrestres qui sont là pour défendre la prise du bunker, même s'il y a des bombes qui tombent du ciel."
Un camouflage parfait pour protéger Hitler
À l'époque, les bois qui entourent le site servent de camouflage. Entouré de végétation, l'abri est indétectable. Tout a été pensé, inventé, construit pour protéger le Führer jusqu'à l'emplacement du bunker devant cet arbre. "Cet arbre va empêcher tout tir, soit de grenades, soit de fusils, vers l'intérieur du bunker", explique Daphné Haulin.
C'est la position stratégique du petit village de Brûly-de-Pesche qui attire l'attention du chef du Reich en pleine offensive allemande. Proche de la frontière française, c'est l'endroit idéal pour installer son quartier général. Mais c'est dans le chalet voisin que vit le dictateur.
Un vestige d’histoire qui intrigue encore aujourd’hui
Aujourd'hui, le lieu accueille une exposition. On y découvre entre autres que 27 000 Belges vivant autour du site ont été évacués sans explication. La présence du dictateur devait rester secrète.
"Il était ici lorsqu'il a appris le 17 juin que la France cessait le feu", précise Daphné Haulin.
Surpris par la capitulation précoce de la France, l'ennemi ne restera finalement que 10 jours sur place. Le bunker construit pour le protéger n'aura donc servi à rien. Si ce n'est à attirer aujourd'hui encore des milliers de touristes curieux de connaître cet épisode méconnu de notre histoire.