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Si Moscou a salué le moment historique entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, d'autres pays occidentaux ont réaffirmé leur solidarité avec l'Ukraine. L'Europe semble plus que jamais faire bloc contre la Russie.
"Vous n'êtes pas seul". En quelques mots dans un tweet, le Premier ministre polonais Donald Tusk a résumé le sentiment de la plupart des leaders européens.
Face au dialogue tendu et inattendu du Bureau Ovale, les soutiens européens au président ukrainien sont nombreux. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a vivement réagi : "Hier soir, nous l'avons bien compris, une nouvelle ère d'infamie a commencé. Une ère dans laquelle nous devons plus que jamais défendre l'ordre international, fondé sur des règles et la force du droit contre la loi du plus fort", a-t-elle déclaré lors d'une allocution télévisée.
"Beaucoup d'entre vous ont sûrement mal dormi après avoir vu les vidéos choquantes de la Maison Blanche", a-t-elle ajouté, avant d'avouer "Honnêtement, moi aussi".
Nous continuerons à soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra
Du président français au chancelier allemand, la plupart des dirigeants européens vont dans le même sens. Seule exception, le Premier ministre hongrois, Victor Orban, qui a remercié le président Trump : "Les hommes forts font la paix, les hommes faibles font la guerre. Aujourd'hui, le président Donald Trump a défendu courageusement la paix, même si c'est dur à digérer pour beaucoup. Merci, Monsieur le Président".
Des propos qui paraissent isolés, car même en dehors de l'Europe, du Canada à l'Australie, le clash du Bureau Ovale semble renforcer le soutien des dirigeants au peuple ukrainien. "Nous continuerons à soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra, car il s'agit de la lutte d'une nation démocratique contre un régime autoritaire dirigé par Vladimir Poutine, qui a clairement des visées impérialistes, non seulement sur l'Ukraine, mais sur toute la région", a ainsi déclaré Anthony Albanese, le Premier ministre australien.
Ce dimanche, une quinzaine de dirigeants européens se réunissent à Londres. Il sera question des garanties de sécurité demandées par les Ukrainiens en cas d'accord de paix avec la Russie, les garanties que le président Trump refuse précisément d'accorder.
Il est devenu clair que le monde libre a besoin d'un nouveau leader
"Si une paix était négociée par les Ukrainiens, parce qu'il n'y a pas de paix qui peut toucher l'Ukraine sans les Ukrainiens, que nous apportions des garanties de sécurité durable. Et dans ce contexte-là, les Français et les Britanniques ont travaillé sur des solutions très concrètes pour maintenir et apporter des garanties de sécurité sur le terrain", affirme ainsi Emmanuel Macron, le président de la République française.
"Résister à l'agression russe"
L'Allemagne a également appelé à "renforcer sans attendre" le soutien financier à l'Ukraine, nécessitant d'agir au niveau national et au niveau européen, pour que ce pays "puisse continuer à résister à l'agression russe, même sans la suppression annoncée ou possible du soutien américain".
"J'appelle tous les partis démocratiques représentés au Bundestag à débloquer les 3 milliards d'euros d'aide à l'Ukraine", a interpellé Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères allemande. Elle ajoute que par ailleurs, lors de la réunion prévue jeudi à Bruxelles des chefs d'État et de gouvernements européens, "il faudra prendre des décisions pour un paquet financier européen global en faveur de l'Ukraine".
L'altercation entre Trump et Zelensky remet une nouvelle fois en question le soutien américain vis-à-vis de l'Europe. Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne, et c'est elle qui l'a évoqué le plus directement via un tweet : "Aujourd'hui, il est devenu clair que le monde libre a besoin d'un nouveau leader. C'est à nous, Européens, de relever ce défi".