Accueil Actu Monde International

Signé Giltay: le Groenland rêve de son indépendance... mais ne rejette pas les propositions de Trump

Depuis quelques jours, Donald Trump parle de ses intentions d'annexion concernant le Groenland. Le Danemark, qui possède ce territoire depuis l'époque des Vikings, oppose une fin de non-recevoir. Mais les Groenlandais sont plus nuancés. Leur objectif serait plutôt l'indépendance et pourquoi pas sous le parapluie américain.

Le Groenland, situé aux confins de l'Arctique, à mi-chemin entre l'Europe et l'Amérique, est la plus grande île non continentale du monde. Plus de 2 millions de kilomètres carrés de superficie pour seulement 57 000 habitants.

Ce territoire, baptisé Groenland, c'est-à-dire Pays Vert par les Vikings, a été colonisé aux alentours de l'an 1000 par Éric le Rouge. Les Norvégiens et les Danois s'y sont installés pendant 4 siècles avant de s'en aller progressivement car le Pays Vert était surtout blanc et froid, même pour les rudes Vikings. Des populations inuites venues du Canada, mieux adaptées à ce climat, s'y sont peu à peu établies mais sans jamais dépasser quelques milliers d'habitants.

Au XVIIIe siècle, les Norvégiens et les Danois se sont inquiétés du sort de ce territoire et ont voulu savoir s'il y restait des descendants des Vikings et surtout des chrétiens. Ils n'ont pas retrouvé de Scandinaves mais ils ont établi des comptoirs et commencé à convertir les Inuits au lutherianisme.

Les royaumes de Norvège et du Danemark ont fusionné puis se sont séparés au début du XXe siècle et au final c'est le Danemark qui est resté la puissance tutélaire du Groenland. Colonie jusqu'en 1953, le territoire a peu à peu acquis son autonomie et le Danemark n'exerce plus aujourd'hui que les compétences régaliennes, principalement la défense et les affaires étrangères. C'est pourquoi c'est le premier ministre danois et non le chef du gouvernement local qui a envoyé paître Donald Trump et ses velléités d'annexion.

Au niveau européen, le Groenland était jusqu'en 1985 une région ultra-périphérique intégrée à l'Union, comme par exemple la Martinique ou les Canaries. Mais les Groenlandais souhaitaient protéger leurs ressources, notamment la pêche, des autres pays européens. L'île est donc sortie de l'Europe tout en restant une possession danoise.

Elle est aujourd'hui ce qu'on appelle un P.T.O.M. : Pays et Territoire d'Outre-mer associé à l'Europe sans en faire partie comme les Antilles néerlandaises ou la Nouvelle-Calédonie. Depuis de nombreuses années, les Groenlandais militent pour leur indépendance totale vis-à-vis du Danemark et le gouvernement local, contrairement à Copenhague, ne rejette pas a priori les propositions de Donald Trump.

Depuis la seconde guerre mondiale, quand le Danemark était occupé par les nazis, les américains ont assuré la défense du Groenland. Ils y possèdent toujours une importante base à Thulé. La position du gouvernement groenlandais est simple: soyons indépendants et après, choisissons nos alliés.

Le Danemark, sûrement, mais aussi les Etats-Unis. Et voilà pourquoi quand il parle du glacial Groenland, Donald Trump n'est pas aussi givré qu'on l'imagine.

À lire aussi

Sélectionné pour vous