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Cinquante-six personnes, accusées d'avoir encouragé les mouvements de protestation via les réseaux sociaux, ont été arrêtées par les forces de l'ordre turques, a rapporté samedi l'agence étatique Anadolu.
Plusieurs manifestations ont été organisées à travers le pays en signe de protestation contre l'arrestation du maire d'opposition d'Istanbul, Ekrem Imamoglu. Son parti, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), avait l'intention de présenter sa candidature à l'élection présidentielle ce week-end.
Des mandats d'arrêt ont été émis à l'encontre de 94 personnes accusées "d'avoir publié des appels provocateurs à manifester et créé la panique", a déclaré le bureau du procureur d'Istanbul cité par Anadolu.
La police a effectué plusieurs perquisitions qui ont mené à l'arrestation de 56 personnes, 38 étant toujours recherchées, selon l'agence de presse. Quelque 343 personnes ont été arrêtées en Turquie après les manifestations de vendredi, a par ailleurs annoncé samedi le ministre turc de l'Intérieur, Ali Yerlikaya.
Un précédent bilan, annoncé plus tôt dans la matinée, faisait état de 97 arrestations. "Ceux qui cherchent le chaos et la provocation ne seront pas tolérés", a affirmé le ministre, précisant que "343 suspects ont été arrêtés lors des manifestations qui ont eu lieu à Istanbul" et dans huit autres villes du pays.
"Corruption" et "terrorisme"
Ekrem Imamoglu, interpellé mercredi à l'aube à son domicile, accusé de "corruption" et de "terrorisme", a été de nouveau entendu cinq heures durant par la police ce samedi et sera déféré à 19h30 (17h30 en Belgique) devant ce procureur qui décidera des suites de sa garde à vue prévue pour expirer dimanche matin, ont annoncé ses équipes.
Dans un message posté sur X par ses avocats, Ekrem Imamoglu remercie ses concitoyens, descendus par dizaines de milliers dans les rues, pour leur mobilisation. "Vous défendez notre République, la démocratie, l'avenir d'une Turquie juste et la volonté de notre nation" écrit-il.
Le président du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), dont il est issu, Özgür Özel, a affirmé que 300.000 personnes ont marché dans Istanbul, dont plusieurs dizaines de milliers ont réussi à atteindre l'hôtel de ville en dépit d'importants barrages de police.
Plusieurs incidents ont éclaté entre manifestants et policiers, durant lesquels ces derniers ont fait usage d'importantes quantités de gaz lacrymogènes et de canons à eau à Izmir et Ankara.
M. Imamoglu devait être désigné dimanche comme le candidat de son parti à la présidentielle, prévue en 2028. Le CHP (Parti républicain du peuple, social-démocrate), a décidé de maintenir l'organisation de cette primaire et appelé tous les Turcs, même non inscrits au parti, à y prendre part.