Accueil Actu Monde International

Macron et Zelensky s'appelleraient plusieurs fois par jour... mais le président français a-t-il un quelconque pouvoir face à Poutine?

Emmanuel Macron a réaffirmé son soutien à Volodymyr Zelensky à Paris, au cours d'une rencontre où les deux présidents ont affiché une grande proximité. Si la France cherche à jouer un rôle central dans les négociations pour un cessez-le-feu, l'influence réelle de Macron reste incertaine.

Emmanuel Macron a reçu hier une nouvelle fois à Paris le président ukrainien Volodymyr Zelensky et lui a apporté le soutien de la France et de l'Europe. Le président français veut visiblement jouer un rôle crucial dans les négociations pour le cessez-le-feu, mais en a-t-il vraiment les moyens ? Non. On pourrait s'en tenir là. Mais les choses sont évidemment plus complexes.

Hier, on a assisté à Paris à une sorte de grand show entre les deux présidents qui ont multiplié les marques de sympathie, voire d'affection. "Mon cher Volodymyr", "mon ami Emmanuel". Il paraît d'ailleurs qu'ils s'appelleraient au téléphone plusieurs fois par jour. La France a également annoncé qu'il allait livrer de nouvelles armes, des canons César puissants et mobiles et des missiles Mistral Sol-Air capables de détruire tout appareil volant.

À 21 h 00, heure française, le président ukrainien a accordé une longue interview retransmise en direct dans toute l'Europe face à des journalistes français, allemands, anglais, mais aussi venus des Pays-Baltes et de Scandinavie, les zones qui avec la Pologne se sentent aujourd'hui les plus menacées par Poutine. À toutes les questions, la réponse était presque toujours la même. L'Ukraine a besoin de vous. Elle a besoin de l'Europe. Mais aussi, la seule chose qui neutraliserait la Russie serait qu'elle entre dans l'OTAN. Mais voilà, Zelensky est réaliste et sait bien que Donald Trump y est opposé.

Humiliation à Washington

Interrogé à plusieurs reprises sur sa relation avec l'Amérique et l'humiliation qu'il a subie à Washington, il est resté très modéré. Car il sait bien que sans les satellites américains et sans le système de communication développé par Elon Musk, son armée serait aveugle, muette et sourde.

Quant à la proposition soutenue par la France et l'Angleterre de déployer une force de dissuasion en deuxième ligne pour protéger les grandes villes et les infrastructures en cas de cessez-le-feu, il n'a pas dit non, bien sûr. Mais on sait bien qu'à plusieurs reprises, il a souhaité qu'il y ait des forces européennes combattantes, en première ligne, dans les tranchées, aux côtés de ses propres soldats. Mais là, ce serait vraiment un casus belli pour Poutine qui les considérerait comme des forces de l'OTAN et serait capable de nous déclarer la guerre. Et là, nous ne serions plus très loin de l'apocalypse.

En attendant, Emmanuel Macron va réunir bientôt à Paris une sorte de coalition des démocraties avec les Européens, mais aussi le Royaume-Uni, la Norvège, l'Islande, le Canada et peut-être même l'Australie. Ce n'est pas rien, bien sûr. Mais dans ce grand cénacle, on parlera beaucoup, mais on agira peu. Car ce n'est pas là que ça se joue, mais dans la pièce où Trump discute directement avec Poutine de l'avenir de l'Ukraine. Macron et Zelensky sont, eux, à côté, dans l'antichambre, en espérant, jusqu'ici en vain, qu'on les laisse un jour entrer.

À la une

Les plus lus