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Deux hommes ont été arrêtés à Vienne ce mercredi et projetaient de commettre un attentat lors d'un des trois concerts de Taylor Swift prévus dans la capitale autrichienne. Les shows ont donc été annulés par les organisateurs. Mais alors, pourquoi des événements tels que ceux-là sont-ils des cibles privilégiées par les terrorsites islamistes? Voici quelques éléments de réponse.
L'enquête ne fait que débuter, mais les renseignements autrichiens ont déjà annoncé que l'un des suspects arrêtés ce mercredi prévoyait de "tuer un grand nombre de personnes". L'homme de 19 ans, qui avait prêté allégeance au groupe jihadiste Etat islamique, "a fait des aveux complets et a dit qu'il avait l'intention de commettre un attentat à l'aide d'explosifs et d'armes blanches". Au cours des perquisitions, des explosifs et des détonateurs ont d'ailleurs été saisis.
"Son objectif était de se tuer et de tuer un grand nombre de personnes, soit aujourd'hui, soit demain, pendant le concert", déclarait le directeur des services de renseignement. Le choix du concert de Taylor Swift n'est d'ailleurs pas anodin.
"Souvenez-vous le 23 mai 2017 à Manchester, un homme se fait exploser à la sortie du concert d'Ariana Grande. L'attentat fait 22 morts en plus du terroriste. Dans les deux cas, ce sont deux femmes, jeunes, américaines, deux femmes qui chantent, qui montrent leur corps, qui représentent un modèle pour la plupart des ados en Europe. Bref, c'est le contraire de ce que prône l'idéologie terroriste islamiste. Après l'attentat de Manchester, il y avait eu une douzaine d'arrestations. Le terroriste, lui, était mort dans l'explosion. Son frère a été condamné en 2020 à la prison à perpétuité avec 55 ans de période de sûreté", analyse notre spécialiste Dominique Demoulin.
Un nouveau mode de fonctionnement
Si ce projet d'attentat fait évidemment penser aux attaques terroristes de Paris ou de Bruxelles, le mode de fonctionnement n'est pourtant pas le même. "C'est d'ailleurs le principal danger souligné par l'OCAM, l'organe de coordination et d'analyse de la menace chez nous. Celui de l'apparition récente de réseaux restreints qui existent principalement et parfois uniquement en ligne. Ils sont peu structurés, composés d'individus souvent jeunes, parfois mineurs, qui parfois ne se sont jamais rencontrés. Donc ils se connaissent uniquement sur Internet. Ils sont souvent dépourvus d'antécédents extrémistes ou terroristes et se sont radicalisés en très peu de temps"
"Il semble bien que ce soit le modèle que l'on retrouve ici, un modèle qui succède aux groupes hyper organisés comme la cellule qui a frappé Paris et Bruxelles, et un modèle qui cohabite avec celui d'individus plus isolés, parfois des cas psychiatriques comme Yassine Mahi qui avait assassiné le jeune policier Thomas Monjoie à Schaerbeek. Ces dernières semaines, les tensions en Israël et dans la bande de Gaza augmentent le danger. C'est aussi un facteur qui est souligné par l'OCAM", note Dominique Demoulin.