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Près d'un Belge sur cinq possède une voiture de société en Belgique... Mais vont-elles être amenées à disparaître dans les prochaines années? On fait le point sur les propositions de chaque parti politique.
Dans 11 jours, nous nous rendrons aux urnes pour aller voter. L'occasion de faire le point sur un dossier important de cette campagne électorale: les voitures de société, aussi appelée "voitures-salaires". En Belgique, près d'un Belge sur cinq en possède une. Certains partis veulent tout simplement la supprimer, d'autres ne lâcheront la voiture de société que dans le cas d'une réforme fiscale. Que propose chaque parti? On fait le point.
On commence avec le Mouvement réformateur qui ne souhaite pas supprimer les voitures de société sans une réforme fiscale globale, ce qui permettrait d'augmenter le revenu net des travailleurs. Le parti libéral soutient cependant la réforme actuelle visant à rendre les voitures de société plus respectueuses de l'environnement. Le MR propose aussi des alternatives pour offrir plus de choix aux citoyens, comme un Budget Mobilité "qui inclut sans critère la distance entre domicile et lieu de travail, le remboursement du prêt immobilier, le paiement de son loyer ou encore le financement d’aménagements de son domicile (isolation, placement de panneaux photovoltaïques, etc.)", peut-on lire dans leur programme des élections 2024.
Le Parti socialiste ne souhaite pas nécessairement non plus supprimer la voiture de société. Mais s'il y a suppression, le parti de gauche veut qu'il y ait une compensation en salaire pour le travailleur. "On veut faire évoluer les choses, sans révolutionner le système actuel, vers un système qui permet à l'employé d'avoir un équivalent en salaire de ce que vaut la voiture de société", nous explique le porte-parole du PS.
Pour Les Engagés, il faut supprimer l'avantage fiscal pour les voitures-salaires. Mais les travailleurs bénéficieraient alors d'une réduction de l'impôt des personnes physiques (IPP) et du bonus bosseur afin de compenser cette perte d'avantage fiscal. Cela aurait pour conséquence "une augmentation de leur salaire poche", indique le parti dans son programme.
Pour DéFI, les voitures de société représentent l’une des niches fiscales "les plus injustes", qu'il faut donc supprimer en priorité en cas de réforme fiscale. Dans son programme, DéFI pointe aussi du doigt "les conséquences environnementales liées à la fiscalité avantageuse des voitures de société", comme notamment "l’aggravation du dérèglement climatique ainsi que la pollution atmosphérique locale générant des troubles de la santé." Le parti met également en avant le fait que les véhicules de société contribuent à la hausse constante de la congestion du trafic urbain. Ce n'est pas écrit dans leur programme, mais DéFI nous précise qu'une compensation "salariale ou fiscale" s'appliquerait en contre-partie de cette perte d'avantage.
Pour Ecolo, il faut mettre "progressivement fin aux mécanismes fiscaux de la voiture salaire et de la carte essence". Les écologistes suggèrent de les remplacer par d'autres avantages, comme des paiements en cash ou un budget mobilité durable. Ils ne mentionnent pas de délai dans leur programme, mais indiquent qu'une des modalités possibles de sortie serait d’interdire tout nouvel entrant dans le système.
Pour les verts, avoir recours à des véhicules de société revient à "financer les embouteillages, la pollution atmosphérique et sonore, ainsi que la dégradation des infrastructures, avec tous les coûts pour la collectivité, en termes de santé publique et d’économie que cela suppose." Ils pointent aussi la carte essence, car elle représente un avantage non taxé supplémentaire aux bénéficiaires d’une voiture-salaire et encourage contre tout bon sens écologique un usage sans limite du véhicule. "Cette situation induit donc une concurrence déloyale avec tous les autres moyens de transport", peut-on encore lire dans leur programme.
Le PTB aussi veut "laisser s'éteindre le système des voitures de société" en n'autorisant plus de nouveaux avantages fiscaux. Le parti d'extrême-gauche demande cependant "l'octroi d'une augmentation du salaire brut à la place de voitures de société dans le cadre de négociations salariales collectives."