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Le harcèlement scolaire a pris une tournure encore plus dramatique avec l'émergence des réseaux sociaux. Certains enfants ou adolescents, poussés à bout, en viennent à mettre fin à leurs jours. Pour éviter de tels drames, le psychopédagogue Bruno Humbeeck donne des conseils très importants.
Un élève sur trois serait confronté au harcèlement scolaire dans l'enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles entre la sixième primaire et la troisième secondaire. Le phénomène est donc extrêmement présent dans nos écoles, avec les conséquences désastreuses qu'il peut entraîner.
Bruno Humbeeck est psychopédagogue et auteur de nombreuses publications dans le domaine de la prévention des violences scolaires et familiales, entre autres. Selon lui, le harcèlement "peut arriver à n'importe qui".
"Il faut surtout sortir de l'idée qu'il y a un profil type de victime du harcèlement", explique-t-il. "La première chose qu'il faut dire à son enfant, c'est qu'aucune caractéristique en lui/elle n'explique ou ne justifie le harcèlement. Les recherches montrent que c'est complètement aléatoire, ça peut tomber sur n'importe qui. Le seul profil qu'on arrive un peu à déterminer est assez surprenant : ce sont des enfants et adolescents à qui tout réussi. Ce sont de super jeunes filles et jeunes garçons qui ont tout pour que ça marche, mais les autres se montrent envieux. Mais c'est le seul profil qu'on peut vaguement déterminer, pour le reste, c'est totalement aléatoire."
Concernant le harcèlement en lui-même, l'expert le définit comme tel : "Dès que vous avez un sentiment d'impuissance par rapport à quelqu'un qui manifeste sa puissance, son pouvoir et son autorité de manière absolue vis-à-vis de vous et que vous êtes en incapacité de réagir."
"Il ne faut rien chercher à repérer. Ça ne se voit pas. C'est une souffrance invisible. Ce sont des signaux qui sont terriblement difficiles à interpréter donc il faut que l'enfant ose dire le choses. Il faut qu'il puisse dire que ça ne va pas, qu'il est triste, en colère... Écoutez les émotions de vos enfants", conjure Bruno Humbeek. "La première question que l'on pose à notre enfant quand il rentre de l'école c'est "ça a été ?" et on s'attend à un oui. Tout ce qui s'éloigne de ce "oui", l'enfant perçoit que ça va être un problème pour nous. C'est donc important de lui dire que l'on peut entendre les choses qui ne vont pas bien sans pour autant s'effondrer, que l'on peut l'aider."