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Didier Reynders, suspecté de blanchiment d'argent via des billets de loterie, a été perquisitionné et auditionné par la police mardi, a indiqué le parquet-général, confirmant une information du Soir et de la plateforme de médias d'investigation Follow The Money. Ce n’est par ailleurs pas la première fois que la Justice a visé Didier Reynders, comme l'explique Martin Buxant, référent politique RTL info.
Concrètement, Didier Reynders est soupçonné d'avoir acheté des "e-tickets", soit des bons de 1 à 100 euros, achetables dans tous les points de vente et transférables sur un compte de jeu logé à la Loterie nationale.
Selon l'enquête préliminaire, il semble que les achats de tickets de loterie aient été effectués en partie en cash. Les gains étaient versés sur le compte numérique de l'ancien ministre à la Loterie nationale, et ensuite transférés sur son compte à vue.
Comme l'enquête porte sur une période où le libéral était ministre fédéral puis commissaire européen, Didier Reynders jouit d'une immunité, même s'il n'est plus aujourd'hui chargé d'aucun mandat, explique Le Soir. Cette immunité n'empêche pas l'ouverture de l'enquête et la tenue des perquisitions, mais elle exclut à ce stade toute privation de liberté.
Pas une première pour Didier Reynders
Ce n’est pas la première fois que la Justice a visé Didier Reynders, comme l'explique Martin Buxant, référent politique RTL info.
"Il faut d'abord prendre les pincettes et les précautions d’usage, personne n’a encore eu accès aux explications de Didier Reynders. Il a été entendu hier soir jusqu'à tard dans la soirée, selon nos sources. Peut-être a-t-il pu expliquer aux enquêteurs le mécanisme des billets de loterie achetés en cash. Donc, prudence."
Didier Reynders n’est pas connu pour être "un homme d’argent", mais plutôt "un homme de pouvoir".
"D’autant, rappel, que ce n’est pas la première fois qu’il est, à tort, dans le collimateur de la Justice. Début des années 2000, une cabale est montée contre lui qui, à l’époque est ministre des Finances dans le gouvernement de Guy Verhofstadt - on prétend qu’il dispose d’un compte en banque avec des millions au Luxembourg… à la KBLux. Faux et archi faux : Reynders attaquera même en diffamation le journal De Morgen à l’époque auteur de ces pseudos révélations… Et il gagnera… Donc, encore une fois, prudence. La justice fera son job."
Le timing de ces révélations est "étonnant": Didier Reynders vient de quitter son poste de commissaire européen. On veut l’empêcher de rebondir ailleurs dans une fonction importante?
"Il n’y a pas besoin de cela puisqu’il a déjà été écarté de sa propre succession a la commission : le président de parti Georges Louis Bouchez lui a préféré Hadja Labib et il n’entre pas en ligne de compte pour revenir au sein du gouvernement fédéral pour un poste. Politiquement, donc, sur la scène belge, Didier Reynders n’est plus un obstacle pour personne. C’est plutôt à l’international qu’il aimerait ou aurait aimé rebondir une dernière fois", poursuit Martin Buxant.
Un autre "dinosaure libéral" se fait très discret ces derniers temps: que devient Charles Michel?
"Un mandat de président du Conseil européen en demi-teinte, la presse internationale l’a cloué au pilori. Lui aussi aimerait rebondir dans une fonction internationale, mais jusqu’ici n’en a pas trouvée. Ce qui est certain, c’est que Georges-Louis Bouchez avec sa victoire de juin dernier et ses différentes nominations, a mis fin à l’ère de Reynders et des Michel."