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En raison des négociations qualifiées de "opaques" autour de l’accord de libre-échange UE-Mercosur, les jeunes agriculteurs (FJA) entament une série de blocages symboliques aux frontières dès ce mercredi soir. Ce qui pourrait engendrer de gros embarras de circulation ce jeudi matin.
La Fédération des Jeunes Agriculteurs (FJA) passe à l’action. Dès 22h, ce mercredi, les membres de la FJA organiseront des blocages symboliques aux frontières belges pour dénoncer l’accord commercial en cours de négociation entre l’Union européenne et le Mercosur. Cet accord, critiqué pour son manque de transparence, soulève de nombreuses inquiétudes parmi les agriculteurs européens.
Peser sur les négociations
La mobilisation intervient à quelques jours d’un sommet décisif qui se tiendra en Uruguay les 5 et 6 décembre. Ce rendez-vous pourrait précipiter une décision finale lors du Conseil européen prévu les 19 et 20 décembre à Bruxelles. La FJA déplore l’absence de consensus nécessaire entre les régions belges pour bloquer l’accord et alerte sur les conséquences désastreuses qu’il pourrait engendrer.
Trois points de discorde majeurs
Pour la FJA, cet accord va à l’encontre des intérêts européens à plusieurs niveaux :
Tout d'abord, les jeunes agriculteurs dénoncent une concurrence déloyale. Les normes de production, sociales et environnementales étant moins strictes au Mercosur, l’accord favoriserait des produits moins chers mais de qualité inférieure. Des contingents de viande bovine, de sucre et de volaille, par exemple, mettraient une pression insoutenable sur un secteur agricole européen déjà affaibli.
Le manque de reconnaissance stratégique est lui aussi montré du doigt par les professionnels du secteur. L’agriculture, jadis pilier de l’Union européenne, serait aujourd’hui reléguée au rang de simple variable d’ajustement dans les négociations commerciales.
Aussi, les agriculteurs épinglent des enjeux environnementaux, selon eux, ignorés. L’accord permettrait l’importation de produits contenant des pesticides interdits en Europe et autoriserait les exportations de ces mêmes substances vers l’Amérique du Sud.
L'appel pour une "exception agricole"
Les jeunes agriculteurs réclament une exception agricole dans les accords commerciaux, fondée sur la complémentarité et le respect des normes européennes. Ils appellent à des contrôles rigoureux pour garantir une concurrence équitable et protéger la santé des consommateurs.
Pour la FJA, l’agriculture ne doit plus être utilisée comme monnaie d’échange pour d’autres secteurs. Elle doit être reconnue comme un secteur stratégique essentiel à la souveraineté alimentaire, économique et environnementale.
Blocages et rendez-vous prévus
Les blocages débuteront à 22h ce mercredi. Voici les principaux points de rendez-vous pour suivre ou participer aux convois :
- Blocage à Hensies (E42/E19). Depuis Nivelles : Shopping Nivelles (19h), Carrefour Soignies (20h15), Pommeroeul (21h45). Depuis Merbes et Binche : Rond-point du Ruffus (20h), Cheval Blanc pour les Hauts-Pays (21h45). Depuis Tournai : Centre commercial des Bastions (20h30)
- Blocage à Eupen (E40). Depuis Waimes : Cimetière (20h30), Mont Rigi (21h), Parking Lichtenbusch (22h. Depuis Battice : Rond-point des Vaches (21h). Visé (E25) – Jeudi 5 décembre : Bierwart (5h30), Braives (6h), Fexhe-la-Campagne (6h30)
- Blocage à Bouillon (Beaubru, N89). Depuis Bastogne : Basic-Fit (20h15), Recy-Chevy Libramont (21h15)
- Blocage à Chimay (N99). Pour un rendez-vous direct, les participants peuvent se rendre au poste de douane de Macquenoise (Place de Courquain).
- Blocage à Visé (prévu ce jeudi) (E25). Rendez-vous à Bierwart (5h30), Braives (6h), Fexhe La Campagnarde (6h30), puis direction la frontière Hollandaise à Visé.
