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Selon les informations du Soir et de Follow The Money, Didier Reynders fait l’objet d’une enquête judiciaire pour des soupçons de blanchiment d’argent par le biais de jeux de hasard. Le domicile de l'ex-commissaire européen a été perquisitionné ce mardi, et il a été auditionné par la police. Louis Colart, journaliste au pôle enquête du quotidien Le Soir, explique comment l'enquête a débuté.
Didier Reynders est donc suspecté de blanchiment d'argent via des billets de loterie. L'ancien homme fort du MR a été perquisitionné et auditionné par la police mardi.
Le journal Le Soir a révélé cette affaire en cours. Louis Colart, journaliste au pôle enquête du quotidien, explique que la justice s'est basée sur des éléments factuels pour interroger Didier Reynders. "Ce sont des déclarations conjointes de la Loterie nationale et de la Cellule de traitement des informations financières (Ctif), qui ont repéré des mises anormalement élevées de la part de Didier Reynders ou de son entourage dans les jeux de hasard. Comme ces institutions sont obligées de le faire, elles ont déclaré leurs soupçons à la justice, qui a ouvert ce dossier dans le courant de l'année passée."
Le système reproché à Didier Reynders est de passer par un compte joueur à la loterie nationale. Quel est ce système?
"Les mises dans les jeux de hasard ou le moyen des jeux de hasard pour blanchir de l'argent, c'est un moyen assez connu. Et je ne parle pas de cette affaire-là en particulier, dans laquelle Didier Reynders est présumé innocent. Mais en général, c'est un moyen comme un autre pour blanchir de l'argent. Vous avez de l'argent sale. Le problème est qu'il n'est pas utilisable, et pour le blanchir, le jeu est un bon moyen, puisque lorsque vous récupérez des gains, cet argent vient d'une source connue, donc il est "propre". Le gros défaut de ce moyen de blanchir est que vous avez une perte substantielle de votre mise puisque ce sont toujours les loteries qui sont gagnantes."
Didier Reynders n'est plus commissaire européen, ni ministre, pourtant, il bénéficie d'une immunité. Pour quelle raison?
"Car les faits présumés se seraient déroulés alors qu'il était ministre fédéral, dans un premier temps, et commissaire européen dans un second temps. Comme les faits se sont passés alors qu'il avait encore ses mandats, il bénéficie d'une immunité. Une immunité qui n'empêchait pas, ni les perquisitions, ni son audition, qui s'est passée alors qu'il n'était pas privé de liberté. La justice ne peut pas priver de liberté Didier Reynders à ce stade. Elle ne peut pas non plus le renvoyer devant un tribunal, tant qu'elle n'a pas levé cette immunité. Cela devrait, si ça se fait un jour, être demandé à la Chambre des représentants."