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Le Parti socialiste (PS) a annoncé suspendre sa participation aux négociations pour la formation d'une majorité à Bruxelles. En cause: l'inclusion inattendue de la N-VA, un parti que les socialistes jugent incompatible avec leurs principes.
Le chef de file du PS à Bruxelles, Ahmed Laaouej, a expliqué les raisons de cette décision. Selon lui, les francophones bruxellois se retrouvent marginalisés dans les discussions, tandis que des propositions perçues comme hostiles à leurs intérêts, telles que la fusion des communes et des zones de police ou encore un bilinguisme renforcé dans tous les services, sont mises sur la table.
"Nous avons constaté un manque total de respect pour les francophones et pour Bruxelles en général", a-t-il déclaré.
Il dénonce également l’introduction d’un commissaire de gouvernement, une mesure qu’il estime coûteuse et inutile, ainsi qu’un marchandage entre partis néerlandophones pour distribuer les présidences des parlements régionaux.
La N-VA, une ligne rouge pour le PS
La principale pierre d’achoppement reste toutefois l’arrivée de la N-VA dans les discussions.
"Il y a encore 15 jours, on n’en parlait pas. Puis l’Open VLD a décidé de les ramener à bord", regrette Ahmed Laaouej, rappelant que ce parti, séparatiste et anti-francophone selon lui, représente moins de 2 % des voix à Bruxelles.
Le PS considère inacceptable de donner à la N-VA une position clé au sein du gouvernement bruxellois, estimant qu’elle pourrait bloquer des dossiers cruciaux et nuire à la région.
"Ce parti veut faire de Bruxelles une région de seconde zone sous tutelle flamande. Pour nous, c’est hors de question", a tranché le chef de groupe.
Quelle issue pour les négociations ?
Alors que le PS a clairement exprimé son refus de poursuivre dans ces conditions, il renvoie la balle aux formateurs, David Lester et Elke Van den Brandt.
Ahmed Laaouej affirme avoir prévenu les responsables politiques de l’impasse inévitable, mais sans effet jusqu’à présent.
"Nous représentons plus de 20 % des électeurs à Bruxelles, quand la N-VA en fait moins de 2 %. Il y a un problème démocratique évident dans cette méthode", a-t-il souligné.
Pour sortir de l’impasse, il appelle les formateurs à revoir leur approche et à explorer de nouvelles pistes pour une majorité qui respecterait les équilibres régionaux.
L’évolution des négociations reste donc incertaine, mais le PS maintient sa position ferme contre toute participation de la N-VA au gouvernement bruxellois.