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Comment expliquer la "De Wever-mania" au sud du pays? "On a besoin de changement"

Que pensent les francophones de Bart De Wever, le futur Premier ministre de la Belgique ? Impopulaire à ses débuts, l'opinion publique semble évoluer au sud du pays. 

Selon le Grand Baromètre politique RTL info-Ipsos-Le Soir, la popularité de Bart De Wever, leader nationaliste, a fortement augmenté dans le sud du pays. En 2011, il ne recueillait que 7 % d'opinions favorables, mais en 2024, ce chiffre atteint 37 %. En moins de 15 ans, sa cote a donc été multipliée par cinq.

Cependant, dans les rues de Charleroi, les avis sont pour le moins divisés à son sujet. "Je ne veux pas de la N-VA. Ils ne défendent que les intérêts des Flamands", déclare une passante. "Pour lui, on est des fainéants. Mais je l'invite à faire mon travail, on verra s'il me suit", ajoute un autre. En revanche, certains habitants ont changé d'opinion au fil des années. "Il est toujours bien habillé !" commente une personne, tandis qu'une autre affirme : "Il accepte moins d’étrangers, et il a bien raison."

Il devient un Premier ministre acceptable

Bernard Demonty, journaliste au Soir, a analysé d'autres résultats surprenants du sondage. Par exemple, 39 % des Bruxellois et 41 % des Wallons voient positivement l'idée que Bart De Wever devienne Premier ministre, s'installant au 16 rue de la Loi. "Il devient un Premier ministre acceptable. Les niveaux de popularité évoluent, c'est presque surprenant", explique Demonty. "Les Wallons et d'autres craignaient l'arrivée du Vlaams Belang au pouvoir. En fin de campagne, Bart De Wever, en combattant ce parti, s'est présenté comme un défenseur des valeurs démocratiques. Pourtant, beaucoup le considéraient comme un politicien d'extrême droite il y a peu de temps."

À la très socialiste Maison des 8 heures de Charleroi, certains corroborent cette analyse. "Le Vlaams Belang fait peur, et lui, il l’a battu. Il pourrait être un bon Premier ministre", affirme un homme. "Je pense qu'il est une bonne alternative. Les Wallons ont besoin d'être remis à leur place. On a besoin de réformes", ajoute un autre. "Cela pourrait être bien, il faut du changement", conclut un troisième.

Le spécialiste du Soir voit une autre explication à cette "De Wever-mania" naissante dans le sud du pays. "Le président de la N-VA a déclaré, en fin de campagne, qu'il ne se battait plus pour l'indépendance de la Belgique. Il a dit : 'Je peux vivre sans l’indépendance de la Flandre'." Certains habitants de Charleroi ont également remarqué ce changement de discours. "Il est maintenant beaucoup plus pour l’unité", constate un Carolo.

Aujourd'hui, Bart De Wever est classé cinquième parmi les personnalités politiques préférées en Wallonie et à Bruxelles, un résultat meilleur que celui d'Alexander De Croo à ses débuts.

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