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Réduction des primes à la rénovation en Wallonie: "Moi aussi, je suis révolté", assure Adrien Dolimont

La Wallonie a réduit de 60% le montant de ses primes à la rénovation à la mi-février. Le ministre-président du gouvernement wallon, Adrien Dolimont, défend cette décision. 

Le 13 février dernier, le nouveau gouvernement wallon a annoncé une réforme des primes à la rénovation. Un régime temporaire plus restrictif a été mis en place, dans l'attente d'un nouveau régime global prévu le 1er octobre 2026. Les demandes qui avaient déjà été introduites seront prises en charge par la région, mais désormais, le plafond d'intervention est fixé à 70% (au lieu de 90%) du montant total des investissements pour les catégories de revenus, par ménage, allant jusqu'à 38.300€. 

Pour les catégories de revenus comprises entre 38.300,01 et 114.400 euros, le plafond sera réduit de 90 à 50%. Au-delà de ce dernier montant, hors enfants à charge, l'accès aux primes sera supprimé, tout comme le principe des travaux liés. Les primes "petits travaux sans audit" seront abrogées tandis que l'obligation de réaliser un audit pour les travaux de toiture et d'isolation thermique d'un toit ou de ses combles sera supprimée dans le régime des primes habitations. La fin, prévue au 31 décembre 2025, des primes chauffage sera également anticipée de quelques mois.

Faire de la gestion politique, ce n'est pas juste distribuer de l'argent qu'on n'a pas

Interrogé sur ce sujet "Face à Buxant", Adrien Dolimont, ministre-président du gouvernement wallon, également en charge du budget et des finances, s'est défendu. "On n'avait simplement pas le choix, moi aussi, je suis révolté. Il ne faut pas croire que c'est le genre de mesures qu'on aime prendre. Je suis aussi très énervé. J'ai aussi des gens dans mes proches qui ont été impactés par cette décision. Mais il faut se rendre compte que c'est une correction d'une non-gestion d'un dossier. Un ministre qui n'a pas informé d'une bulle qui était en train d'être mise en place, le précédent ministre de l'énergie (Philippe Henry, NDLR), qui n'a pas informé d'une bulle qui était en train de se mettre en place. Il avait la responsabilité de ce dossier, qui était dans le cadre du plan de relance. Et donc des moyens avaient été mis dans la trajectoire budgétaire, force est de constater qu'on est en train de dépasser. Il ne revient même pas sur la table du gouvernement pour expliquer la situation", a déclaré Adrien Dolimont. 

"Mais vous étiez ministre du budget, vous n'avez pas vu cette bulle se créer?", interroge alors Martin Buxant. 

"J'étais ministre du budget et je suis toujours ministre du budget", répond le libéral avant de poursuivre. "Quand la ministre titulaire du dossier m'informe de la situation qui dérape, qu'est-ce qu'on fait ? On se met autour de la table et on prend attitude. Parce que moi je suis quelqu'un de responsable. Vous savez, faire de la gestion politique, ce n'est pas juste distribuer de l'argent qu'on n'a pas. Il faut pouvoir être responsable. Moi je ne prends pas une mesure comme celle-là de gaieté de cœur. C'est prendre des gens au dépourvu, des gens qui ont fait des plans par moments qui vont devoir être revus. Mais aujourd'hui, l'argent gratuit n'existe pas". 

"On a sauvé les primes, c'est ça qu'il faut dire", ajoute Adrien Dolimont. "On reste la région de Belgique la plus favorable au régime de soutien avec les primes à la rénovation. On doit mobiliser d'autres moyens que uniquement des primes. On doit aussi avoir des leviers comme des prêts à taux zéro avec des banques. Donc on est en train de réfléchir à un système beaucoup plus large pour au final répondre à l'objectif: transformer le bâti qui est un bâti vieillissant", conclut le ministre-président du gouvernement wallon. 

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