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La cour d'assises a entendu mardi les derniers témoins dans le cadre du procès de Michaël Letellier, accusé d'avoir torturé son fils Eden, âgé de quinze jours, et de lui avoir porté des coups. Les faits ont eu lieu à Courcelles, le 6 avril 2023.
Michaël Letellier a déjà été condamné en 2016 à 12 ans de prison pour traitement inhumain, tentative de meurtre, coups et blessures sur un autre de ses fils, Brandon, alors âgé de quatre mois.
La mère de cet enfant a confirmé devant la cour d'assises que l'accusé était un homme violent. Toutefois, elle a minimisé ce qui est arrivé à leur fils Brandon. "Michaël s'est brûlé avec sa tasse de café, il a lâché le petit", a déclaré celle qui a été poursuivie pour non-assistance à personne en danger.
La cour d'appel a eu une autre lecture du dossier : l'enfant âgé de quatre mois a été piétiné par son père, écrit-elle dans son arrêt prononcé en mars 2016. Les séquelles sont importantes. L'enfant, âgé de douze ans aujourd'hui, porte des lunettes, a une attelle à une jambe et reste handicapé à vie.
Un couple parental séparé
Le couple s'est séparé lors de l'incarcération de Michaël. Ce dernier s'est mis en ménage avec une autre femme, mère de plusieurs enfants, lors de sa détention sous bracelet électronique. Ils vivaient à la rue des Déportés à Courcelles. Selon les riverains, ils causaient beaucoup de nuisances, sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les disputes étaient fréquentes. Une violente bagarre a d'ailleurs éclaté le jour de leur mariage, se souvient un témoin.
Le 22 mars 2023, Eden est né de cette union. Quinze jours plus tard, l'enfant a été emmené à l'hôpital dans un état grave. Son père soutient qu'il a pris l'enfant dans ses bras et qu'il l'a balancé dans un fauteuil. Le nourrisson a lourdement chuté sur le sol. Les médecins légistes estiment que cette version ne colle pas aux lésions constatées sur le bébé, lequel avait d'importantes lésions cérébrales, et des lésions à la rate, au foie ainsi que des fractures aux côtes.
Selon les experts de la santé, les souffrances endurées par Eden étaient aiguës, d'où la prévention de torture retenue par le parquet.
Les avocats des parties civiles doivent encore plaider mardi. L'avocat général et les avocats de la défense prendront la parole mercredi.