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Édito: Karetsas, les racines plutôt que la reconnaissance

Konstantinos Karetsas a donc fait le choix de jouer pour l’équipe nationale grecque. C’est sa décision et la Belgique du football (ses supporters, ses décideurs, ses équipiers) ne peuvent que l’accepter et finalement respecter sa position.

Toutefois, on peut émettre un avis ou quelques réserves sur ces choix posés de manière générale par les binationaux sans perdre de vue que ce sujet est délicat, tant il peut déchainer les passions. Le jeune milieu offensif de Genk est né il y a 17 ans en Belgique. Il a effectué toute sa formation au sein des académies belges. Il a défendu les couleurs de la Belgique en U15, U16, U17 et U21. Son parcours a façonné le joueur qu’il est, au-delà de l’immense talent qu’il est sans contestation possible.

Karetsas est un pur produit de la formation belge. En faisant le choix de la Grèce, le milieu Limbourgeois ne fait pas preuve d’une reconnaissance qui aurait certainement été légitime envers la Belgique. Ici, il a choisi les racines de ses parents plutôt que la reconnaissance envers tous ceux qui l’ont formé dans sa jeunesse et dans sa jeune carrière. Le cœur sur la raison, disent certains.

Étant un fils d’immigrés italiens, je peux comprendre que ce genre de choix n’est évidemment pas facile, surtout lorsqu’on est mineur d’âge et que l’on se repose sur ses parents pour les décisions difficiles de la vie. Si mes grands-parents ou parents étaient restés en Italie, peut-être n’aurai-je pas eu la chance de faire des études ou exercer aujourd’hui ce métier passionnant... Le cas Karetsas illustre aussi que la Fédération belge doit se remettre en question sur sa façon de fonctionner. La décision du joueur grec est clairement son échec.

Une réforme du règlement? 

Ce phénomène des binationaux n’est pas neuf. Il est très présent également chez nos voisins français. Peut-être que le règlement de la Fifa pose question. Et si, à l’avenir, la nationalité sportive dépendait également des sélections acquises en équipe nationale de jeunes ? Ne serait-ce pas plus juste au fond ? Le débat mérite en tout cas d’être posé.

Pour en revenir à Karetsas, il faut désormais lui souhaiter sincèrement bonne chance pour sa carrière internationale, et profiter des mois (ou années) qu’il va encore passer dans notre compétition domestique. Pour le plaisir des yeux. 

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