Partager:
Que ce soit marcher sur la Lune ou flotter en apesanteur, Messmer transporte son public dans des expériences inoubliables grâce à l’hypnose. Il nous raconte les coulisses de ses shows.
RTL Info : Vous faites de l'hypnose depuis 17 ans déjà. Comment faites-vous pour garder votre énergie avec l'enchaînement de vos spectacles et la promotion de ceux-ci ?
Messmer : J'ai réappris à récupérer du sommeil rapidement. D'ailleurs, j'explique sur scène que quinze minutes d'hypnose équivalent à trois heures de sommeil. Parfois, sur la route, je pratique une petite méditation active pour récupérer et être fin prêt pour le spectacle.
Vous avez de bonnes techniques pour cela ?
Absolument. Je fais entre 150 et 200 shows par an, changeant de ville presque tous les jours. Avec le temps, j'ai développé des techniques efficaces pour faire des micro-siestes rapides.
150 à 200 shows par an ! Vous ressentez toujours le trac ou bien vous vous dites : "Ça roule, je maîtrise" ?
Je n'ai pas le trac, mais je ressens toujours une certaine fébrilité avant d'entrer sur scène. Comme c'est un show sans filet, je ne sais jamais qui va monter sur scène ni comment ils vont réagir. Seront-ils expressifs en état d'hypnose ? Auront-ils un imaginaire fertile ? Ce sont des questions qui me traversent. Mais le nombre de spectateurs présents et leur envie de vivre l'expérience me rassurent. Mon "casting" se fait dans les 5 à 10 premières minutes du show, selon leurs réactions.
Précisons-le, car la question revient souvent : les personnes sur scène ne sont pas des complices. Ce sont bien des spectateurs qui ont payé leur place, n'est-ce pas ?
Exactement. Certains pensent que j'amène un bus rempli de comédiens. Mais c'est impossible de changer de complices chaque jour et de les emmener partout. Ce sont toujours des spectateurs, jamais des amis ou des figurants.
Comment les choisissez-vous ? Vous dites : "Toi, tu iras sur Mars, toi, tu gagneras l'EuroMillions..." Comment êtes-vous sûr que cela fonctionnera ?
Tout commence par un test de réceptivité au début du spectacle, avec l'ensemble du public. Ce test aide à les amener dans un état propice, autour des 13 Hz, ce qui correspond au rêve et à l'imaginaire. Ensuite, je demande à ceux qui ressentent quelque chose de monter sur scène. Une fois sur scène, je fais un second test, plus subtil. J'observe leur respiration, leurs réactions. C'est ainsi que je repère les plus réceptifs pour aller plus loin dans les numéros.
Vous dites que de plus en plus de gens sont réceptifs. Est-ce parce qu’ils vous font davantage confiance ou parce qu’ils veulent se reconnecter à eux-mêmes ?
Mes spectacles ne sont pas une thérapie, mais plutôt une aventure intense. C'est comme une balade à Euro Disney, avec des expériences uniques, comme marcher sur la Lune ou flotter en apesanteur. Ces expériences sont impossibles dans la vie réelle, mais l’hypnose permet de les vivre.
J’ai assisté à votre spectacle, mais sur moi, ça n’a pas fonctionné. Pourquoi ?
L’hypnose évolue d’un instant à l’autre. J’ai récemment hypnotisé un homme après quatre tentatives infructueuses. Il n’y croyait plus, mais un déclic s’est produit. Il a baissé ses barrières intellectuelles et laissé place à l’imaginaire. C’est essentiel pour vivre l’expérience.
Vous avez mentionné les 13 Hz, cette fréquence particulière. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Les ondes cérébrales d’un cerveau éveillé tournent autour de 21 Hz. Quand on s’endort, elles descendent à 13 Hz, l’état du rêve et de l’imaginaire. C’est dans cet état que j’amène les participants sur scène, leur permettant de vivre des aventures extraordinaires.
Combien de fois par jour vous demande-t-on d’hypnotiser quelqu’un ?
Très souvent ! Les gens me demandent d’arrêter leur addiction, de les aider avec leurs phobies ou simplement de les hypnotiser pour le fun.
La thérapie hypnotique, comme arrêter de fumer, c’est différent d’un spectacle, non ?
Oui, en thérapie, on prend plus de temps pour travailler avec la personne, construire la confiance et l’emmener en hypnose. En spectacle, l’approche est différente : le contexte, la sécurité du groupe, tout cela facilite la réceptivité.
Vous aviez déjà hypnotisé des milliers de personnes en même temps, non ?
Oui, j’ai hypnotisé 1.066 personnes en cinq minutes lors d’une émission télé avec 3.000 spectateurs. C’était incroyable de voir autant de gens participer.
Le timbre de voix joue-t-il un rôle ?
Oui, mais pas uniquement. La voix aide, mais la posture, les gestes, le regard et le rythme sont tout aussi importants pour induire l’hypnose.
Vous-même, êtes-vous détendu en hypnose ?
Oui, je suis en état second à 13 Hz pour me synchroniser avec la salle. C’est essentiel pour connecter avec le public.