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Dix-neuf jours pour convaincre: Kamala Harris est lancée jeudi dans une tournée marathon dans le Wisconsin, face à un Donald Trump de plus en plus offensif et ardemment soutenu par Elon Musk.
La démocrate, candidate à la Maison Blanche depuis moins de trois mois, a mis le cap sur cet Etat de la région des Grands Lacs, avec une attention toute particulière pour les jeunes électeurs.
La vice-présidente, qui a remplacé Joe Biden au pied levé dans la course, a d'abord participé à un cours d'économie dans une université de Milwaukee, pour détailler son projet pour la première puissance mondiale -- auquel la presse n'avait pas accès.
- "Tous les Américains" -
Avant d'organiser un meeting de campagne à l'autre bout de l'Etat, lors duquel la candidate s'est engagée à être une "présidente pour tous les Américains, quel que soit leur parti politique, l'endroit où ils vivent, ou la manière dont ils s'informent".
Kamala Harris, qui multiplie les appels du pied aux républicains modérés, a justement accordé mercredi sa première interview à Fox News, la chaîne préférée des conservateurs.
L'émission a été visionnée par 8,5 millions de téléspectateurs. Un record pour une interview politique lors de cette campagne, selon la chaîne.
Dans la soirée, elle a redit que le peuple des Etats-Unis "était épuisé par la mise en scène" permanente de Donald Trump.
Connu pour être la "laiterie de l'Amérique", le Wisconsin fait en effet partie des six ou sept Etats qui devraient décider de l'issue de la présidentielle américaine, organisée au suffrage universel indirect.
Kamala Harris et son rival républicain y sont pour l'heure au coude-à-coude, d'après les sondages -- à prendre avec des pincettes bien sûr.
L'Etat de six millions d'habitants revêt une importance toute particulière pour les démocrates, qui y avaient fait l'impasse en 2016, offrant les clés de la Maison Blanche à Donald Trump.
- Musk en Pennsylvanie -
Comme sa rivale démocrate, le septuagénaire sillonne le pays à trois semaines d'une élection aussi indécise que tendue et multiplie les attaques tous azimuts contre son adversaire.
Jeudi, il n'avait ni meeting ni de réunion publique mais a participé avec son épouse Mélania Trump, rarement présente depuis le début de la campagne, au dîner annuel de la Fondation Alfred E. Smith à New York, qui permet de récolter des fonds pour des œuvres caritatives catholiques.
Lors de son discours, il s'est moqué de Kamala Harris, la décrivant comme quelqu'un qui "peut à peine parler, à peine faire deux phrases cohérentes" et qui semble "avoir des facultés mentales d'un enfant".
Cette dernière, contrairement aux usages n'a pas participé au dîner, mais a fait diffuser une vidéo dans laquelle elle apparaît aux côtés de l'humoriste et actrice Molly Shannon, qui reprend son personnage de l'émission "Saturday Night Live".
Plus tôt dans la journée, dans un podcast, le milliardaire, connu pour avoir rudoyé les alliés américains durant son mandat, a également assuré que le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays a été envahi par la Russie le 24 février 2022, "n'aurait jamais dû" laisser cette guerre débuter.
Dans sa nouvelle campagne pour la Maison Blanche, l'ancien président s'appuie également sur le soutien d'Elon Musk. L'homme le plus riche de la planète, en plus de financer la campagne du républicain, a organisé jeudi sa première réunion publique avec des électeurs, dans l'Etat de Pennsylvanie, lui aussi très convoité.
Sur scène devant un immense drapeau américain, le propriétaire de Tesla a expliqué qu'il était là car "la Pennsylvanie est cruciale pour l'avenir du monde".
"Je ne saurais trop insister sur le fait que la Pennsylvanie va décider du sort de l'Amérique et, avec le sort de l'Amérique, du sort de la civilisation occidentale", a-t-il ajouté.