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"Aujourd'hui une parole se libère", a souligné la militante féministe Sophia Antoine, saluant "les victimes qui ont pris la parole parce qu'il fallait s'attaquer à ce monstre qui fait soi disant la fierté de la France."
"Stop impunité", "c'est pas du cinéma, c'est du trauma" : une centaine de personnes ont manifesté lundi devant le tribunal de Paris au premier jour du procès de Gérard Depardieu, jugé pour agressions sexuelles sur deux femmes en 2021.
"Victimes on vous croit, violeurs on vous voit", ont notamment scandé les manifestants, en grande majorité des femmes, un peu avant le début de l'audience prévue à 13h30 où l'avocat du comédien de 75 ans devait demander le renvoi, en raison de "l'état de santé" de son client qui est absent.
"Tu n'es pas la fierté de la France", a-t-on également pu entendre, en référence aux propos d'Emmanuel Macron de décembre 2023 qui avait dénoncé une "chasse à l'homme" contre Gérard Depardieu, un "immense acteur" qui "rend fier la France".
"Aujourd'hui nous sommes ensemble pour dire aux victimes de Gérard Depardieu +nous sommes avec vous+, à toutes celles qui n'ont pas eu de procès, à toutes celles dont les plaintes n'ont pas été acceptées, à toutes celles qui ont peur de porter plainte, à toutes celles qui n'ont pas encore pu parler +nous sommes avec vous+", a dit la militante féministe Anna Toumazoff. Fustigeant une "impunité qu'on observe depuis des décennies", Louise-Anne Baudrier de la Fondation des Femmes a de son côté dénoncé le fait que "beaucoup de personnes savaient ce que faisait Depardieu et personne n'a parlé.".
Grande figure du cinéma français connue dans le monde entier, fort de plus de 200 films, Gérard Depardieu a été accusé ces six dernières années de violences sexuelles par plusieurs femmes. Des plaintes pour agressions sexuelles visant l'acteur ont été classées pour prescription.
Le parquet de Paris a requis en revanche son renvoi devant la cour criminelle pour qu'il soit jugé pour viols et agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould. Cette dernière était présente lors du rassemblement lundi devant le tribunal.