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Qui sera le Premier ministre Français? Les noms de Cazeneuve et de Bertrand ont été évoqués

Olivier Faure et le chef du groupe des députés PS Boris Vallaud doivent s'entretenir une nouvelle fois dans l'après-midi avec Emmanuel Macron, qui cherche toujours un Premier ministre et continue de tester les options de l'ex-ministre socialiste Bernard Cazeneuve et du président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand.   

Les opposants au premier secrétaire du PS Olivier Faure réclament un vote du bureau national du parti mardi soir, pour que le PS "annonce clairement qu'il ne censurera pas un gouvernement de cohabitation mené par Bernard Cazeneuve", si son programme s'appuie sur celui du Nouveau Front populaire.

La candidature de Thierry Beaudet s'essouffle

Les discussions avec les dirigeants de la droite ont été menées alors que la candidature évoquée lundi du président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) Thierry Beaudet, semble s'essouffler et que "le vent souffle plutôt du côté de Xavier Bertrand", a indiqué une source proche des discussions. 

Elles interviennent aussi après l'appel lancé vendredi par l'ancien président Nicolas Sarkozy (2007-2012) à LR à oeuvrer pour "faire nommer un Premier ministre de droite", estimant que l'ex-PS Bernard Cazeneuve n'est pas "en adéquation avec le centre de gravité de la politique française".

Dans un entretien au Figaro, il exprimait "une divergence stratégique" avec la ligne suivie par Laurent Wauquiez, président du groupe de la droite à l'Assemblée nationale, qui refusait jusqu'à présent toute coalition ou participation à un gouvernement.

La droite compte 47 députés à l'Assemblée qui s'ajouteraient aux 166 du camp macroniste, pour un total de 213, loin de la majorité absolue de 289 sièges.

Les dirigeants du parti Les Républicains (LR) ont présenté en juillet un "pacte législatif" qui reprend des mesures défendues de longues date par la droite sur l'immigration ou sur le travail, en assurant de leur soutien le gouvernement qui s'en emparerait. 

Sarkozy s'agace 

"Je ne comprends pas la position qui consiste à proposer au président de la République un programme minimum tout en affirmant vouloir rester en dehors de l'équipe gouvernementale qui serait en charge de l'appliquer !", s'était agacé M. Sarkozy, convaincu "qu'on ne change les choses que de l'intérieur".     

Dans la foulée de l'ancien président, plusieurs personnalités de droite se sont exprimées en faveur de l'entrée de LR au gouvernement, à l'image du président de l'Association des maires de France, David Lisnard, qui a estimé que "personne ne peut se dérober à l'intérêt national".

L'ancien LR Aurélien Pradié, désormais député non-inscrit, a lui aussi appelé dans La Tribune dimanche à "être des patriotes avant d'être tacticiens", tandis que le député Olivier Marleix a lui aussi plaidé mardi pour un Premier ministre de droite.

Ancien ministre de Jacques Chirac et Nicoals Sarkozy, Xavier Bertrand, 59 ans, est président de la région Hauts-de-France.

Les opposants au premier secrétaire du PS réclament un vote 


Dans des SMS dont l'AFP a eu copie, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy,  opposants à la direction du PS, demandent qu'Olivier Faure et Boris Vallaud s'appuient sur une réponse collective et publique du parti, et réclament un vote lors d'un bureau national du PS mardi soir. 


Ils souhaitent que "le PS annonce clairement qu'il ne censurera pas un gouvernement de cohabitation mené par Bernard Cazeneuve, Premier Ministre, partant du programme du NFP (retraites, salaires, services publics, etc.) et dans le cadre du front républicain" qui s'était mis en place contre le Rassemblement national. Le groupe des députés socialistes, qui s'est réuni mardi matin, a de son côté acté une nouvelle fois la même ligne: "Le fond avant le casting. Nous censurerons toute prolongation du macronisme", a-t-on indiqué au sein du groupe. 

Il est impensable pour nous, quel que soit le respect républicain, qu'un Premier ministre de droite soit nommé


"Il n'y a pas de soutien a priori ou de censure a priori", ajoute la même source, précisant que quand un Premier ministre sera nommé, les députés socialistes "donneront leurs exigences et décideront en fonction de cela".


Un député proche d'Olivier Faure souligne que "si Bernard Cazeneuve obtient l'abrogation de la réforme des retraites" et d'autres mesures comme l'abrogation de la loi immigration, de la réforme de l'assurance-chômage, la taxation des superprofits ou la revalorisation des salaires, "ça change la donne". Mais "le quoi passe avant le qui", insiste-t-il, rappelant aussi que les opposants à Olivier Faure ne sont pas majoritaires au bureau national. 


Il souligne aussi que Bernard Cazeneuve, hostile au Nouveau Front populaire et à toute alliance avec La France insoumise, n'a pris contact ni avec Olivier Faure, ni avec Boris Vallaud, ni avec le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner.  


Un peu plus tôt, Nicolas Mayer-Rossignol avait indiqué lors d'une conférence de presse en visioconférence que le PS ne pourrait pas accepter une nomination à Matignon du président Les Républicains (LR) des Hauts-de-France Xavier Bertrand. "Il est impensable pour nous, quel que soit le respect républicain, qu'un Premier ministre de droite soit nommé. L'hypothèse de Xavier Bertrand circule, il est clair que nous ne pouvons accepter cela", a déclaré le maire de Rouen.


Les courants animés par Nicolas Mayer-Rossignol et Hélène Geoffroy sont hostiles aux accords avec la France insoumise et réputés plus ouverts au compromis avec d'autres forces politiques. Ils ont ainsi prôné la poursuite des discussions avec Emmanuel Macron, malgré le refus par celui-ci de Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire (NFP) pour le poste de Premier ministre.
 

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