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Donald Trump, le futur président des Etats-Unis qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a créé la surprise en publiant sur son réseau social un étonnant et inquiétant message de Noël. Concernant sa future politique internationale, il y assume ses menaces envers le Panama, promet de s'emparer du Groenland et fait du chantage à destination du Canada.
Entre Joe Biden et Donald Trump, c'est le jour et la nuit. Alors que pour les chrétiens, la naissance du Christ symbolise la victoire de la lumière sur l'obscurité, tout ça coïncidant avec le solstice d'hiver, là on roulerait plutôt à fond de caisse sur le boulevard du crépuscule. Quand Joe Biden affirme hier dans son message de Noël que son pays continue à rechercher la lumière de la liberté, de l'amour, de la bonté, de la compassion, de la dignité et de la décence, Donald Trump fait dans la provocation en affirmant qu'avec lui les Etats-Unis vont agrandir leur territoire au détriment de leurs voisins.
Il y a d'abord les menaces en direction du Panama et son célèbre canal, cette voie maritime qui permet de relier l'océan Atlantique au Pacifique sans contourner l'Amérique du Sud. Dès son inauguration en 1914, le canal a été sous contrôle américain pendant plus de 80 ans. Mais il est passé aux mains des Panaméens le 31 décembre 1999, en vertu de traités signés en 1977 par le président Jimmy Carter.
Caricature
Trump veut revenir sur ces accords, d'abord pour que les navires américains puissent emprunter le canal en payant le moins possible, mais aussi en fustigeant une prétendue mainmise chinoise sur ces taxes vitales du commerce mondial. Joyeux Noël à tous, y compris aux merveilleux soldats chinois qui exploitent avec amour, mais illégalement, le canal de Panama. On croirait à une caricature quand je lis cette phrase, j'entends une imitation d'André Lamy.
Le Panama a immédiatement réagi, une manifestation anti-américaine a rassemblé une centaine de personnes devant l'ambassade, et le président du petit état a rappelé que le canal n'est contrôlé directement ou indirectement, ni par la Chine, ni par la communauté européenne, ni par les Etats-Unis, ni toute autre puissance.
Canada et Groenland
Autre cible de l'homme aux cheveux oranges, le Canada, son principal voisin et allié, pour lui il doit devenir le 51ème état des Etats-Unis, et Justin Trudeau n'est que son gouverneur. Argument, en devenant américain, les impôts des canadiens seraient réduits de plus de 60%, et leurs entreprises doubleraient immédiatement de taille.
Dernière conquête envisagée pour des raisons stratégiques, le Groenland, la plus grande île du monde aux confins de l'Antarctique, entre l'Europe et l'Amérique. Réponse du Danemark, qui en a la tutelle depuis des siècles, le Groenland est à nous et n'est pas à vendre. Ces élucubrations géopolitiques devraient amuser le monde entier. Mais avec Trump, ça ne fait rire personne.