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"Ils peuvent s'en aller": les deux rugbymen français inculpés de viol autorisés à quitter l'Argentine

Les deux rugbymen français inculpés de viol aggravé en Argentine ont été autorisés mardi à quitter le pays, a annoncé la justice de Mendoza, suivant les recommandations du parquet pour qui l'accusation a "perdu de sa force initiale".

Lors d'une audience à Mendoza (ouest), l'accusation "ne s'est pas opposée" à la recommandation du parquet lundi d'autoriser le départ d'Hugo Auradou et Oscar Jegou d'Argentine, a indiqué le tribunal dans un communiqué. "Cette résolution reste donc valide, et ils pourront s'en aller du pays à partir de maintenant", ajoute-t-il.

"Ils peuvent s'en aller", a confirmé Martin Ahumada, porte-parole de la justice provinciale, alors que restait à définir, à l'audience de mardi, une éventuelle extension des expertises psychologiques déjà réalisées, extension que sollicitaient les avocats de la plaignante. Elle a finalement été rejetée par le tribunal.


M. Ahumada a rappelé que le feu vert donné lundi à un retour en France des joueurs par le parquet est assorti de "règles", notamment "se présenter s'ils sont convoqués au consulat d'Argentine en France", se présenter en mode virtuel "aussi souvent qu'il en soit requis", voire revenir "se présenter à Mendoza (1.000 km de Buenos Aires) si ceci leur est demandé".


Auradou et Jegou, deux internationaux de 21 ans restent inculpés de viol aggravé en réunion. Les faits présumés seraient survenus dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d'hôtel de Mendoza, où le XV de France venait de remporter un test-match contre l'Argentine.


Examen de non-lieu à venir 


Les joueurs affirment que les relations sexuelles avec la plaignante, une Argentine de 39 ans rencontrée en boîte de nuit, étaient consenties. Et ils nient toute violence, alors que l'avocate de la plaignante a évoqué "une violence terrible".


Les avocats des joueurs ont déposé la semaine dernière une demande de non-lieu, pour laquelle une date d'audience n'a pas encore été fixée. 


Leur avocat français Me Antoine Vey, a estimé qu'elle pourrait survenir dans les prochains jours, sans s'avancer sur un délai, et qualifié mardi l'autorisation de sortie d'Argentine "d'immense soulagement qui consacre l'innocence des joueurs""Désormais, il nous faudra gagner le combat de leur réhabilitation médiatique, ce qui passe par le retour pour eux sur les terrains sportifs et la compétition de haut niveau", a-t-il commenté.


Les avocats des joueurs n'ont pas confirmé mardi de date ni horaire de départ des joueurs, mais avaient indiqué auparavant qu'ils rentreraient "au plus vite" une fois le feu vert de la justice obtenu.


Dans son argumentaire recommandant la libre sortie des joueurs, le parquet de Mendoza estimait lundi qu'"il ressort clairement de l'abondance des preuves que l'accusation initiale a perdu de sa force, ce qui doit (...) avoir un impact sur l'évaluation du risque concret de fuite".
En conclusion, le procureur adjoint Gonzalo Nazar disait "partager pleinement" l'opinion défendue par le parquet, selon laquelle les coaccusés dans cette procédure devraient être autorisés (...) à retourner dans leur pays d'origine".


Potentiel tournant toutefois, les avocats de la plaignante avaient déposé lundi une demande de récusation des deux procureurs chargés de l'enquête pour, selon eux, "violence mentale et manque d'objectivité" et avoir "jugé au lieu d'enquêter". 


Listant une série de griefs et manquements dans l'enquête, ils déploraient que les joueurs puissent bientôt reprendre en France "le cours de leur vie normale, tandis que la plaignante souffre de préjudices irréparables". Après une tentative de suicide il y a onze jours, celle-ci restait hospitalisée lundi, ont-ils rappelé. 


La demande de récusation des procureurs a été déboutée dans la soirée de lundi.


La Fédération française de rugby (FFR) a dans un communiqé salué "avec satisfaction" l'autorisation de retour en France des joueurs, une "nouvelle avancée vers la vérité judiciaire des faits".


La FFR dit avoir depuis le premier jour "souhaité écouter la plaignante, mais aussi rappelé sans cesse la présomption d’innocence des deux joueurs qui ont toujours clamé leur innocence".
 

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