La Défense est-elle obligée de passer commande dans des entreprises belges? Voici la procédure

"On a besoin de la Wallonie, de nouveaux contrats vont arriver rapidement". Ces mots sont ceux du ministre de la Défense, Theo Francken en visite hier à l'Elysette, le siège du gouvernement wallon.

Face à la menace russe grandissante et à la nécessité de renforcer la Défense belge, Theo Francken n'y est pas allé par quatre chemins: l'industrie wallonne a de très belles entreprises comme John Cockerill, la Sonaca, Thales et l'armée belge va en avoir besoin.

Mais lorsque l'armée belge passe des commandes de matériel, est-elle obligée de privilégier des entreprises belges ? Non, elle n'a pas à privilégier systématiquement les entreprises belges, en revanche, elle doit suivre des procédures d'appel d'offres spécifiques pour des acquisitions importantes.

Pour les marchés publics de Défense, la Belgique suit généralement les règles européennes et internationales en matière d'appels d'offres. Cela implique que les entreprises belges sont en concurrence avec des fournisseurs étrangers pour les contrats importants.

Un appel d'offres pour un marché avec la Défense relève d'une procédure très cadrée : avant tout, il nécessite l'accord au préalable du gouvernement.

Ceci fait, il y a publication de l'avis de marché, ensuite une pré-sélection des candidats, le dépôt des offres, une évaluation des offres, et puis l'attribution du marché. La Défense sélectionne l'offre la plus avantageuse qui n'est donc pas automatiquement belge.

D'ailleurs, elle a conclu des marchés avec Israël, le Danemark, les Pays-Bas, les Etats-Unis.

Mais le gouvernement belge cherche souvent à maximiser les retombées économiques pour l'industrie nationale dans le cadre de ces acquisitions.

Par exemple, pour l'achat des avions F-35, la Belgique a négocié des compensations économiques d'environ deux milliards d'euros sur 20 ans, dont un milliard pour la filiale belge de Safran.

Dans le cadre de l'accord avec la France pour l'achat de véhicules blindés et d'artillerie, la Belgique a cherché à impliquer son industrie de défense dans la production et la maintenance. Les cabines des camions militaires DAF commandés par l'armée belge ont été produites dans l'usine DAF de Westerlo en Belgique.

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