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"Si on ne fait rien, en 2030, des chars russes pourraient attaquer": le chef de la Défense alerte sur un futur probable

S'il se veut rassurant et pragmatique, Frederik Vansina, le nouveau chef de le Défense belge, insiste toutefois sur la "protection de nos valeurs démocratiques". Il fait le point sur sa vision de la situation et appelle la population à être plus avertie des risques et dangers pas toujours visibles, mais bien réels. 

"Il n'y a pas de risque de voir des chars russes sur la Grand-Place dès demain, mais nous devons améliorer la résilience des Belges" face aux menaces sécuritaires, a estimé le chef de la Défense belge (Chod) Frederik Vansina lors d'une interview ce jeudi. Il appelle la population à ne pas sous-estimer le risque de guerre dite "hybride" (qui implique cyberattaques, sabotages, campagnes de désinformation de masse,...) pesant sur notre pays et à mieux s'y préparer. "Nous ne sommes pas en temps de guerre mais il est difficile de considérer que nous sommes encore en temps de paix. Et si on ne fait rien, il se pourrait qu'en 2030 ces chars russes attaquent l'Europe". "Parfois dans l'Histoire il faut être prêts à se battre pour les défendre, comme nos aïeux, mais en espérant ne pas avoir à le faire grâce à une dissuasion efficace."

La russie se montre de plus en plus agressive et assertive

"On a tendance à croire que des gens ne meurent pas si un pays comme la Russie coupe un câble sous-marin. C'est vrai et faux à la fois. Si le réseau électrique d'un pays vient à sauter, il y aura clairement des vies en jeu", met en garde ce pilote de chasse de formation, commandant de la composante Air entre 2014 et 2020.    

Pour celui qui a succédé en juillet à l'amiral Michel Hofman à la tête de la Défense, il y a un important travail à mener à l'échelle des différentes institutions pour faire comprendre à la population qu'elle doit "être plus capable d'absorber les chocs". "La Russie se montre de plus en plus agressive et assertive. Elle est active dans des cyberattaques, des campagnes de désinformation et des actes de sabotage. Elle n'est pas en train de perdre en Ukraine et se sent de plus en plus encouragée à augmenter son niveau d'attaque hybride juste en dessous du seuil qui pourrait déclencher un article 5 de l'Otan (qui stipule que toute attaque contre un membre de l'Alliance atlantique est considérée comme une attaque contre tous les alliés de l'Otan, ndlr)."    

Frederik Vansina estime dès lors qu'il est du ressort de chaque citoyen de se préparer à ces crises potentielles, par des actes simples. "Ça implique que la population se rende compte qu'elle devra contribuer à la résilience de ce pays. Ça veut peut-être dire s'engager en tant que réserviste, avoir chez soi un peu d'eau, de nourriture et de médicaments si jamais il y a une grosse cyberattaque sur le réseau des banques." Le chef de la Défense note la différence culturelle entre la Belgique et les pays du Nord tels que la Suède et la Norvège, où ce type de consigne est "habituel".    

Dans cette optique, le Centre de Crise national prépare une campagne de sensibilisation à destination de la population. "La Défense n'en est pas le moteur mais y contribue. On travaille bien ensemble avec tous les acteurs de la sécurité tels que la police, le parquet fédéral, le Centre de Crise, la Sûreté de l'État, l'Ocam,... On se voit régulièrement pour assimiler tous ces leviers de l'État qui permettent d'offrir la sécurité aux citoyens belges."  


 

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