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"Cela complique les choses": pourquoi le rôle de la Belgique à la COP29 risque de n'être que secondaire?

La 29e conférence des Nations unies sur le changement climatique, ou COP29, s'ouvre ce lundi à Bakou (Azerbaïdjan). La Belgique sera représentée par une délégation de 140 personnes. Quel rôle peut jouer notre pays? Les Belges vont-ils devoir contribuer à l'effort? Nous avons posé la question à un expert du GIEC.

François Gemenne est membre du GIEC, le groupe d'experts mandaté par l'ONU. À notre micro, il explique que la situation politique de la Belgique risque de compromettre l'engagement du pays: "Ça complique énormément les choses et clairement, ça amoindrit l'ambition que peut porter notre pays. D'une part, avoir des ministres en affaires courantes qui vont avoir du mal à engager le prochain gouvernement. D'autre part, d'avoir autant de ministres. C'est déconcertant pour les partenaires qui voient des ministres différents se succéder derrière le carton Belgique à chaque conférence."

Il ajoute: "C'est pourquoi la Belgique pèse assez peu dans ces négociations en comparaison à d'autres pays de la même taille."

Les Belges vont-ils devoir contribuer à l'effort?

L'un des objectifs de cette COP est de voir combien les pays industrialisés comme le nôtre vont verser aux pays les plus vulnérables au changement climatique. Dès lors, qui va contribuer à cet effort?

"Tous les pays industrialisés qui portent une lourde responsabilité dans le changement climatique doivent contribuer à l'effort. C'est une forme de réparation aussi pour les dommages. Et donc, la Belgique est concernée", répond François Gemenne.

Il précise: "Cela étant, il faut bien comprendre que cette contribution, c'est aussi une forme d'investissement. Si la transition climatique n'a pas lieu également dans les pays du Sud, il est certain que ça va compromettre tous les efforts qui peuvent être faits chez nous et en Europe. Donc, il faut vraiment le voir, à la fois comme un devoir, mais aussi comme un investissement. La grande question, c'est de savoir comment on va trouver cet argent. On sait que les poches des gouvernements sont souvent assez vides. C'est là, je crois, où il va falloir mettre à contribution également le secteur privé. Et ça va être un des enjeux de la négociation à la COP29."

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