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Les présidents du MR et des Engagés ont réagi suite à l'échec des négociations qui avaient pour objectif de former un gouvernement fédéral.
Le président du MR Georges-Louis Bouchez a rejeté la proposition finale présentée jeudi par le formateur Bart De Wever. L'information divulguée par Het Laatste Nieuws a été confirmée à bonne source. Bart De Wever pourrait demander au Roi d'être déchargé de sa mission.
La réaction de Georges-Louis Bouchez
Sur X, le président du MR a réagi à l'échec des négociations. "Nous avons reçu un mandat clair lors des élections de juin et, dans un esprit constructif, nous travaillons à trouver les meilleurs équilibres avec les partenaires", écrit-il. "Le fait de ne pas y être encore parvenu n’est en rien un constat définitif. Garder son sang-froid et travailler dans la discrétion seront les clés du succès, dans l’intérêt de nos concitoyens. Le MR sera toujours aux côtés de celles et ceux qui travaillent, épargnent et investissent."
Il a également critiqué les fuites dans la presse. "Le MR a fait œuvre de la plus parfaite discrétion et continuera à le faire. Raison pour laquelle nous ne commenterons pas les informations partielles ou inexactes dans la presse. Ceux qui s’expriment en off ne rendent pas service au Pays."
La réaction de Maxime Prévot
Maxime Prévot, président des Engagés, a également réagi suite à cet échec via un communiqué. "L’échec de l’actuelle mission de Formation menée par Bart De Wever est regrettable", peut-on lire. "Nous avons pu observer son implication pour tenter de forger des compromis acceptables."
La responsabilité de certains partis est sous-entendue. "Encore faut-il que chacun des partenaires puisse transcender les seuls intérêts de son parti pour penser d’abord à l’intérêt du pays", écrit-il. "Chuter sur une querelle autour d’une seule mesure est dramatique pour la crédibilité des démocrates."
Maxime Prévot souligne également avoir atteint certains point. "Nous avions engrangé des résultats significatifs en lien avec nos principales priorités", indique-t-il en listant certains de celles-ci. "Mais manifestement la période Vivaldi a profondément abîmé la confiance entre certains partenaires. Quel gâchis pour les citoyens et nos PME qui attendent ces réformes indispensables pour redresser le pays et vivre mieux!"
Ce qui a coincé
Selon une source proche des négociateurs, le formateur a élaboré une "ultime proposition" qu'il a testée auprès des partenaires potentiels. Bart De Wever a introduit, dans sa nouvelle proposition, deux exceptions à la taxe sur les plus-values, qui cristallise les tensions entre le MR, qui ne veut pas en entendre parler et Vooruit, pour qui c'est un élément essentiel. Il s'agissait d'une nouvelle exonération et de l'élargissement d'une exonération existante. Selon cette proposition, aucun impôt sur les plus-values n'aurait dû être payé pour les actions cotées détenues en portefeuille pendant plus de dix ans. Et pour les entrepreneurs qui détiennent une participation de plus de 5% dans une entreprise, l'exonération serait passée de 2,5 millions d'euros à 5 millions d'euros.
Une précédente note de Bart De Wever prévoyait 500 millions d'euros de recettes via cet impôt sur les plus-values. Avec ces nouvelles exemptions, les recettes estimées seraient tombées à 120 millions d'euros. Cette baisse aurait été compensée par 180 millions d'euros issus de revenus supplémentaires provenant de la taxe sur les valeurs mobilières. Mais cette proposition n'a pas reçu l'aval du MR. Le président des libéraux francophones envisagerait des contre-propositions, mais selon un négociateur, on n'en attendrait plus grand-chose. Sollicités, les négociateurs MR n'ont pas encore réagi.
Il s'agit d'un nouveau blocage pour les négociateurs des cinq partis pressentis pour composer la future coalition fédérale (N-VA, MR, Les Engagés, Vooruit et CD&V). Ils s'étaient quittés dans la nuit de mercredi à jeudi vers 1h30 du matin, sans accord.