"La justice nous abandonne": énorme déception pour les victimes des attentats de Bruxelles à la clôture du procès

Ça fait des années qu'elle attend ce moment, la fin du procès lié aux attentats de Bruxelles. Le jour de l'attaque, Claire était à l'aéroport et souffre depuis du syndrome de stress post-traumatique. Elle a demandé des indemnités à titre moral et est à quelques secondes de savoir si elles lui seront accordées. "Je suis un peu stressée, je ne sais pas trop à quoi m'attendre, mais j'avais besoin d'être ici aujourd'hui pour boucler la boucle. J'ai assisté au procès pendant plusieurs mois et j'avais besoin d'être ici pour terminer ce chapitre", explique Claire, visiblement stressée.

Mais à la surprise de la famille, la présidente de la cour ne lit pas l'arrêt, qui fait plus de 600 pages. Il sera communiqué par mail aux victimes et à leurs avocats. L'un des plus longs procès que la Belgique ait connu se termine en quelques secondes.

Question en suspens

La déception de Claire et sa famille est immense. "On recevra la décision par mail et on devra la lire toute seule chez nous", déplore Claire. "La justice nous abandonne", ajoute Pierre, son père. Un sentiment d'abandon dû à des questions restées sans réponse. Les victimes doivent encore attendre, potentiellement jusqu'à lundi. "C'est vrai que la question qui subsiste, c'est quels seront les montants octroyés en fonction des dommages, dommages moraux pour la perte d'un proche, pour les personnes blessées, pour les personnes traumatisées d'avoir été sur place, etc", explique Olivia Venet, avocate des parties civiles.

Les huit condamnés sont insolvables. Ils ne pourront pas indemniser Claire, ni les autres 1215 victimes de ce dossier. Mais il reste une solution, saisir la commission d'aide aux victimes pour obtenir un dédommagement similaire.