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Van der Poel en mission, ambiance incroyable, anecdotes: notre experte vous dit tout ce qu'il faut savoir sur le Tour des Flandres

Avec Tadej Pogacar absent et Wout Van Aert à l'hôpital, la voie est libre pour Mathieu van der Poel au Tour des Flandres, où le Néerlandais peut devenir dimanche le septième coureur de l'histoire à s'imposer une troisième fois. La terrible chute qui a coûté de multiples fractures mercredi à Van Aert prive le deuxième Monument de l'année d'un duel très attendu entre le Belge et son rival de toujours.

Même décapité, le "Ronde", point culminant de la "quinzaine sainte", reste un spectacle total pour les amateurs de cyclisme et les centaines de milliers de spectateurs qui vont s'agglutiner, visage au ras des pavés, le long des monts de la Flandre orientale, entre Anvers et Audenaarde. Mais le crash de Van Aert dans A travers la Flandre a jeté un froid, en Belgique et au-delà, alors que le forfait du Slovène Pogacar, vainqueur sortant concentré cette année sur la conquête du Giro, avait déjà enlevé un peu de piment à la course.

Elle ressemble aujourd'hui plus que jamais à un boulevard pavé pour Van der Poel, d'autant qu'un autre outsider, Jasper Stuyven, s'est également brisé la clavicule mercredi et que Mads Pedersen, écorché et contusionné, y a aussi laissé des plumes. Van der Poel était, lui, dans son canapé, au repos après avoir remporté le Grand Prix E3 en solitaire et fini deuxième de Gand-Wevelgem derrière Pedersen.

Mais a-t-il donc vraiment un tel boulevard ? Nous avons posé la question à Marion Norbert Riberolle, vice-championne du monde de cyclo-cross, l'une de nos expertes en cyclisme. Selon elle, s'il est bien l'archi-favori, Mathieu van der Poel se retrouve peut-être face à un piège particulier. "Les courses comme ça sont les plus difficiles à gagner", affirme même notre consultante.

"Si ça se trouve, ce sera quelqu'un que l'on n'attend pas qui va gagner. Soudal Quick-Step, par exemple, a tout de même une équipe assez forte, mais on sait que Mathieu van der Poel a besoin de personnes pour tracer sa route. Je pense qu'il va courir comme d'habitude et que ce sera peut-être comme à Gand-Wevelgem, il va être isolé avec un ou deux coureurs. Sur un Tour de Flandres, tout peut se passer, même si à la fin il ne reste toujours que les meilleurs", poursuit-elle ensuite, pronostiquant tout de même un sort favorable au Néerlandais.

Jouer le surnombre pour essayer d'épuiser Van der Poel reste sans doute la seule solution. Mais les trois équipes de premier plan sont aujourd'hui décimées. Visma-Lease a bike a perdu son leader avec Van Aert alors qu'elle déplore déjà l'absence de Christophe Laporte et que Dylan van Baarle, qui était également malade, n'est pas tout frais non plus. Elle compte désormais sur Matteo Jorgenson, le vainqueur de Paris-Nice et de A travers la Flandre.

La Soudal-Quick Step de Julian Alaphilippe a, elle, une nouvelle fois brillé par son absence aux avant-postes, confirmant sa disparition des classiques qui étaient son coeur de cible. Une victoire dimanche paraît impensable. Enfin, l'équipe Lidl-Trek, si impressionnante par sa force collective, a donc perdu Stuyven mais aussi Alex Kirsch mercredi, alors que Mads Pedersen a dit vendredi qu'il pansait encore ses plaies et ne sera "pas à 100%".

Dans ces conditions, difficile d'imaginer comment la victoire pourrait échapper à Van der Poel, sur le podium des quatre dernières éditions et qui s'apprête à remuer le couteau dans la plaie des Belges, bredouilles sur le "Ronde" depuis la victoire de Philippe Gilbert en 2017.

"Au même niveau que le Tour"

Le Tour des Flandres, c'est un véritable monument pour les amateurs de classiques. Considérée comme la référence absolue des courses flandriennes, cette épreuve continue de faire rêver les plus grands noms du cyclisme. Selon Marion Norbert Riberolle, il y a quelque chose d'unique, qu'il faut bien saisir pour comprendre l'engouement autour d'une telle course.

"Les gens ne se rendent pas compte, mais pour ceux qui font les classiques, c'est au même niveau qu'un Tour de France", lance même la championne de cyclo-cross. "Le Tour de France, c'est incroyable parce que c'est mondial et que tout le monde connaît. Mais un coureur qui prépare les classiques, la seule chose qu'il a en ligne de mire, c'est le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Ce sont les deux plus grosses courses de la saison dans les classiques", nous détaille-t-elle ensuite.

L'ambiance particulière qui règne sur les routes en fait une course à part. Le public belge y est évidemment pour quelque chose. "En tant que Française venue en Belgique, je sors dans la rue, et même papy et mamy qui ont 80 ans sont au courant que le Tour des Flandres passe dans leur rue. Ils vont sortir et mettre leurs petites chaises de camping. J'ai l'impression que la Belgique est une terre de vélo, de tous les âges, les gens sont au courant qu'il y a cette énorme course qui va se passer", nous raconte notre consultante, subjuguée par un tel enthousiasme.

C'est cette aura qui fait du Tour des Flandres un moment important. Le peloton en a évidemment conscience. "Tous les coureurs qui vont là sont excités. Je ne sais pas trop comment l'expliquer. On sait que c'est quelque chose de fou qui arrive, on n'arrive pas à mettre un mot dessus, mais on est excités, il y a une adrénaline. Le nombre de supporters, ça rend ça incroyable", nous confirme Marion Norbert Riberolle.

Le décor est planté, place aux coups de pédale !
 

 

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