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Avec un troisième livre en librairie, "La mort en face", Philippe Boxho médecin légiste de renom, revient sur ses fascinantes histoires d’autopsies. Plus qu’un auteur à succès, c’est une personnalité publique qui continue de démystifier la mort, avec humour et franchise.
Avec plus de 500.000 exemplaires vendus de ses deux premiers ouvrages, Philippe Boxho, figure incontournable du milieu médico-légal en Belgique, est une véritable référence. Son nouveau livre "La mort en face" rencontre déjà un succès avec 180.000 exemplaires distribués en France, Belgique, Luxembourg, Suisse et jusqu'au Québec. pourtant, l'auteur reste humble quant à ses attentes. "Je m'étais dit que si je pouvais en vendre 5.000, ce serait chouette. On les a largement dépassés", explique-t-il.
L'humour pour apprivoiser la mort
Dans ses ouvrages et ses interviews, le légiste ayant pratiqué entre 3.000 et 4.000 autopsies aborde souvent la mort avec humour, ce qui peut parfois surprendre. "Je rigole souvent de la manière dont les gens meurent, mais jamais des morts eux-mêmes", précise-t-il.
Outre l’humour, c’est par ses histoires incroyables que Philippe Boxho fascine. Dans "La mort en face", il raconte notamment une scène insolite où un homme est retrouvé mort, écrasé sous un terrarium abritant des scorpions mortels : "J’ai dû manipuler le corps avec une extrême prudence. C'était de la folie".
Et puis, il y a cette autre histoire qui laisse sans voix : un suicide à la tronçonneuse. "Un homme avait calé sa tronçonneuse dans un étau avant de descendre sa tête dessus. Le sang avait giclé partout." Une scène macabre qui, même pour un médecin légiste, sort de l’ordinaire.
Le meurtre parfait
Philippe Boxho aborde souvent la question fascinante du meurtre parfait. Selon lui, il existe bel et bien en Belgique, mais pas pour les raisons qu'on pourrait imaginer. Le taux d'autopsies y est extrêmement bas : seulement 1 à 2 % des décès sont examinés, contre 10 à 12 % dans d'autres pays européens. Ce manque de moyens fait que de nombreux décès suspects passent inaperçus.
"On a un nombre de meurtres qui passe complètement au bleu. En Belgique, les chercheurs de l'ULB ont estimé qu'il y a entre 70 et 80 meurtres par an", explique-t-il. Un chiffre qui interroge sur les limites du système judiciaire belge.
Une philosophie face à la mort
Philippe Boxho admet que son succès auprès du public l’a un peu dépassé, notamment grâce à ses apparitions dans l’émission sur YouTube "Legend" de Guillaume Pley. De nombreux jeunes l’ont découvert à travers ces interviews où il ne fait pas que parler de la mort, il l’affronte avec humour. Pourtant, malgré cette popularité, il aspire à retrouver un jour l’anonymat : "Il suffit d’arrêter d’écrire, les gens vous oublient", lance-t-il. Mais pour l’instant, il ne semble pas encore prêt à refermer définitivement la porte de son dernier chapitre : "Il y aura peut-être un quatrième, voire un cinquième livre".
À force de côtoyer la mort, Philippe Boxho n’en a pas peur. Mais il reconnaît redouter certaines manières de mourir : "Je n’ai pas envie de brûler vif ou de me noyer". Pour le reste, il préfère prendre les choses avec philosophie : "Avoir peur de la mort, c’est une bêtise, vous perdez votre temps parce qu'elle va de toute façon arriver, alors autant en rire avant qu’elle ne nous sourie".