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Le médecin légiste Philippe Boxho fait parler les morts: "Ça ne se passe pas comme dans les séries"

Le docteur Philippe Boxho était l'invité du RTL info avec Vous ce mardi. Le médecin légiste a écrit un livre intitulé "Entretien avec un cadavre" dans lequel il décrit ce métier qu'il "adore".

"On ne fait pas la médecine pour ne pas soigner les gens et pour voir des morts. Mais j'ai découvert cette formation et cette spécialité-là au cours de mes études et effectivement, je m'y sens très bien", précise le directeur de l'institut médico-légal à l'Université de Liège.

Son quotidien est très loin de l'image que l'on donne dans les séries qui sont "une fiction", rappelle-t-il. "Les séries sont faites pour être vues et regardées comme une fiction, mais ce qu'on y raconte par rapport aux techniques utilisées n'est pas forcément juste", ajoute le médecin légiste. Ce n'est pas comme ça que cela se passe dans la vraie vie, insiste-t-il.

Le médecin légiste est appelé quand la mort est suspecte. Il doit ensuite procéder étape par étape et la procédure est très précise. "On se rend sur place, on va examiner le corps en dehors de la présence de qui que ce soit, à part la police bien entendu. On doit être bien au calme et il faut une bonne lampe pour bien voir et puis le corps complètement nu doit être examiné sur ses deux faces de façon à ne rater aucune lésion", dit-il.

Le docteur ajoute que la démarche est toujours la même. On se pose la question de savoir quelles lésions il y a et ensuite, on les interprète. "Donc on ne va pas vers le corps en se disant "est-ce qu'il a ramassé un coup de feu? Est-ce qu'on lui a mis des coups de couteau ? Est-ce qu'il a été battu ?", mais on va vers le corps en se disant "qu'est-ce qu'il y a comme lésions à voir" et ensuite les rapporter à un événement".

Il précise aussi que la mort a une odeur. "Même quelqu'un qui va mourir, qui est en phase agonique, l'odeur est là et je la sens tout de suite", lance-t-il. 

"On ne se fait pas à l'odeur de la putréfaction. À chaque fois, on doit se réhabituer à cette odeur particulièrement tenace", précise le docteur qui peut distinguer de loin si le cadavre est un être humain ou un animal rien qu'à l'odeur. "Chaque espèce à son odeur de putréfaction et l'espèce humaine a une odeur très caractéristique".

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