Accueil Actu RTL info Conso

Que deviennent les invendus alimentaires des supermarchés après les fêtes? Certaines enseignes donnent, d'autres... jettent

Au lendemain des fêtes de fin d’année, certains stocks n’ont pas été écoulés dans nos supermarchés. Les magasins tentent tant bien que mal de limiter le gaspillage alimentaire. Démarques, dons à des associations,... Il existe de nombreuses pistes, mais également certaines contraintes. Que deviennent les produits invendus et comment limiter les pertes? Voici quelques voies explorées. 

Des plateaux de crustacés, des verrines, des assortiments de viande ou encore des petits fours, certains produits devenus incontournables durant les fêtes de fin d'année. Pour répondre à cette demande, les gérants des magasins enchaînent les commandes avec la certitude qu'une partie de ces articles finira à la poubelle. Il leur est difficile de calibrer précisément les commandes, d'autant qu'elles sont passées dans le courant du mois d'octobre.

"Il y a des produits qui ne se vendent pas, ou alors qui se vendent bien une année, et moins bien l'autre. Mais malheureusement, on doit jeter. On démarque, on rassemble tout dans une seule baignoire pour faire un effet de vente. Mais après, quand la date n'est pas sûre, on doit jeter", regrette Eric Beaudouin, directeur opérationnel d'un supermarché. 

Dans un supermarché à Nivelles, les invendus sont rassemblés dans un caddie en fin de journée afin qu'ils soient redistribués à des associations de la région. Mais il y a évidemment des contraintes à respecter, car les supermarchés sont responsables de la qualité des produits qu'ils donnent. "Pour nous, c'est important que les procédures soient respectées. Tout ce qui est crustacés, tout ce qui est à base de crème fraîche ne doit pas être donné. Il faut qu'il y ait aussi une camionnette réfrigérée, sinon on ne la fait pas partir. C'est déjà arrivé qu'ils viennent avec une camionnette qui n'est pas réfrigérée et donc ils ne prennent pas les produits frais", déplore Vincent Guerrera, directeur d'un supermarché. 

Que dit l'AFSCA ?

Des règles strictes existent en matière de conservation, en particulier des crustacés et de la viande. "Ce sont des produits frais qui sont microbiologiquement instables et qui peuvent poser des troubles gastro-intestinaux, voire même une toxi-infection alimentaire importante", alerte Kathy Brison, porte-parole de l'AFSCA. 

L'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) dit faire preuve d'une certaine souplesse en matière de dons. "Lorsqu'un produit est périmé, on peut le consommer jusqu'au jour du soir, il peut être congelé aujourd'hui, il doit être congelé pendant 48 heures et après 48 heures, il peut être distribué dans des associations pour les dons alimentaires et doit être commercialisé congelé", nous détaille la porte-parole. 

Chaque jour, des associations reçoivent donc de la viande, des légumes et des dizaines d'ingrédients transformés afin qu'ils soient servis, notamment à des personnes vivant dans la précarité. "On n'achète que très peu. On achète des produits de longue durée que les magasins ne donnent pas: du beurre, de l'huile d'olive,...", explique Philippe Debuck directeur d'un centre de jour pour l'asbl "L'Ilot". 

Je pense qu'il faut acheter en conscience et peut-être faire un petit peu plus attention à acheter plus local

Si les dons sont de plus en plus nombreux, Philippe Debuck pense que des enseignes pourraient se montrer plus généreuses. "Malheureusement, le seul levier qui marche, on sait que c'est le levier financier. Donc dire aux grandes surfaces, 'si vous devez jeter des produits alimentaires, vous allez payer, vous allez être taxés sur vos immondices. Tandis que si vous les donnez, vous détaxez, vous avez un avantage fiscal'. Ça, ce sont des choses qui peuvent impacter la manière dont les grandes surfaces commandent et vendent". 

Parmi les autres solutions possibles, la consommation en circuit court. "Je pense qu'il faut acheter en conscience et peut-être faire un petit peu plus attention à acheter plus local, à acheter de saison et à ne pas faire trop le difficile et à prendre ce qu'il y a dans les rayons", note Margaux Pierres, chargée de communication pour une épicerie. 

À l'échelle mondiale, les estimations indiquent que 30% des aliments sont perdus ou gaspillés entre le producteur et l'assiette.

À lire aussi

Sélectionné pour vous