"Je suis complètement désespérée": Séverine découvre qu'elle doit payer plus de 6.000 euros de facture d’eau, que s’est-il passé?

Comme chaque fin d’année, Séverine va relever son compteur d’eau. Alors qu’il s’agit d’une tâche courante, elle le fait désormais avec la boule au ventre à cause d’une mésaventure qui - un an plus tard - n’est toujours pas résolue. "L’année passée, en faisant mon relevé annuel, je me suis aperçue d’une anomalie par rapport à ma consommation. Le compteur affichait que j’avais consommé 1.158 m3 d’eau alors que la normale ne dépasse pas les 160 m3 par an", témoigne-t-elle via notre bouton orange Alertez-Nous.

Cette dernière reçoit alors une facture de plus de 6.000 euros alors qu’elle n’a "jamais consommé cette eau". Face à cette situation incompréhensible, Séverine interpelle la Société wallonne des eaux (SWDE). Elle envoie le compteur en réparation, la société lui en installe un flambant neuf en échange. Conclusion de la SWDE après vérification ? Le compteur est fonctionnel... et Séverine doit s'acquitter d'une somme de 6.375 euros en plus de la facturation pour la vérification de son compteur.

Séverine ne comprend pas où sont passés ces mètres cubes d'eau, d’autant plus qu’avec le nouveau compteur - installé depuis un an -, la consommation de la petite famille est revenue à la moyenne habituelle. Preuve, selon elle, que son ancien compteur est bel et bien défectueux. "C’est la première fois de ma vie que j’ai ça", confie-t-elle, dépitée.

Je n’ai pas les ressources financières

"J’essaie d’expliquer à la SWDE que ce n’est pas possible de consommer autant, je n’ai ni fuite ni réalisé de travaux chez moi. (…) Je suis complètement désespérée, car pour moi, il y a vraiment un problème quelque part, et je n’ai pas les ressources financières", s’indigne Séverine.

Pourtant, la Société Wallonne des Eaux lui impose malgré tout le paiement de la facture. "Ce qui m’agace beaucoup, c’est que quand je contacte la SWDE, tout le monde me dit qu’il y a un problème, mais je dois quand même payer", s’indigne-t-elle. 

D’où provient cette perte de 1.000 m3 ?

Selon Benoît Moulin, porte-parole de la SWDE, il n’y aucun doute : "C’est typiquement un problème de fuite cachée. Une chasse d’eau qui coule pendant un an, ça peut monter à 100 m3. Ça peut être aussi la chaudière". Si c’est bien le cas, la personne "peut entamer une procédure de reconnaissance de fuite cachée. Mais il y a un certain nombre de critères : rendre ses indexations chaque année ou avoir fait contrôler le compteur, par exemple".

Pour introduire cette procédure, il faut d'abord faire contrôler les moindres recoins de son habitation par un plombier : adoucisseur, clapet anti-retour, membrane filtrante… Tout doit être inspecté. Le spécialiste constatera (ou non) la fuite cachée et délivrera un rapport qu’il faudra ensuite transmettre à la SWDE. Cette démarche "permet d’éviter de payer la totalité de la consommation", explique ainsi Benoît Moulin.

Quid du compteur ?

La SWDE est formelle : si le compteur a été analysé et qu’aucun problème n’a été détecté, "ça veut dire qu’il y a un problème ailleurs". Pourtant, Séverine a passé sa maison au peigne fin et aucune fuite ne semble avoir été détectée. 

Que s’est-il donc passé ? Pour l’instant, le mystère reste entier. Ni la Société wallonne des eaux ni Séverine semblent avoir trouvé une explication. "Ce qu’il s’est passé, c’est que le premier chiffre du compteur a dû sauter", transformant ainsi le 158 en 1158, avance cette dernière. 

C’est mon dernier espoir

Séverine a décidé de porter l’affaire devant le juge de paix : "Je sais que je n’aurai pas gain de cause, ils ne vont pas revenir en arrière et dire qu’ils se sont trompés. (…) Ça fait un an que je dépense mon énergie à leur faire comprendre".

Elle se défendra jusqu’au bout, convaincue de ne pas devoir cet argent à la SWDE : "Je n’ai pas le choix, c’est mon dernier espoir. Après, je ne saurai plus quoi faire".